Interpellé par l’opposition sur la question sensible des salaires des hautes personnalités de l’État, le gouvernement béninois, par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, a répondu ce vendredi 20 juin 2025.
Lors d’une rencontre avec la presse au siège du quotidien Fraternité, le responsabke à la communication de l’exécutif a indiqué que « les débats auront lieu à l’Assemblée nationale, en temps opportun ».
Cette sortie intervient au lendemain du dépôt officiel au parlement d’une question orale avec débat par treize députés du groupe parlementaire Les Démocrates. Ces derniers demandent des clarifications précises sur les rémunérations du président de la République, de la vice-présidente, des membres du gouvernement, des présidents d’institutions constitutionnelles, ainsi que de plusieurs directeurs d’agences stratégiques.
Sans révéler de chiffres, le porte-parole a tenu à rappeler que les traitements des personnalités sont encadrés par des textes officiels, soulignant la légalité et la régularité des rémunérations en vigueur. Il n’a toutefois pas donné d’indication quant à une éventuelle publication des fiches de paie ou des décrets fixant ces traitements.
Un sujet récurrent et polémique
La question des salaires des dirigeants n’est pas nouvelle. Déjà en 2018, des rumeurs évoquaient des traitements mensuels atteignant 16 millions FCFA pour les ministres. À l’époque, le président Patrice Talon avait formellement démenti ces montants, évoquant une volonté de rationalisation salariale dans le cadre de la réforme de l’administration publique.
Il expliquait que les salaires officiels étaient faibles, mais souvent compensés par des primes ou des avantages en nature, d’où la nécessité de clarifier et unifier les régimes de rémunération.
La question orale des députés sur le traitement des hautes personnalités a provoqué l’ébullition sur les réseaux sociaux du fait du soupçon sur le fossé abylissale qui existerait entre les rémunérations politiques et ceux des autres corps constitués de l’État.
La pression de l’opinion publique et l’initiative parlementaire pourraient ouvrir la voie à une transparence accrue sur les rémunérations des hauts fonctionnaires. En attendant, le gouvernement joue la carte de la retenue et renvoie le débat à l’hémicycle.