À moins d’un an de la fin du second mandat du président Patrice Talon, des voix s’élèvent à l’Assemblée nationale pour exiger plus de clarté sur la rémunération des hauts responsables de l’État.
Dans une publication datée du 19 juin 2025, le député Bio Sika Abdel Kamel Ouassagari, membre du groupe parlementaire Les Démocrates, a annoncé avoir déposé, avec douze autres collègues, une question orale avec débat adressée au gouvernement.
Cette initiative parlementaire s’inscrit dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale et vise à obtenir la publication officielle des salaires perçus par les principaux dirigeants du pays. Le document, signé par treize députés au total, interroge notamment sur les rémunérations du président de la République, de la vice-présidente, des ministres ainsi que des responsables de plusieurs institutions comme la Cour constitutionnelle, la Haute Cour de Justice, la HAAC, le Médiateur de la République ou encore le Haut-commissariat à la prévention de la corruption.
Les parlementaires demandent la communication des fiches de paie correspondantes, ainsi que les décrets et décisions administratives fixant ces traitements. Ils évoquent notamment deux textes réglementaires, dont un décret de 2017, qui encadrent les rémunérations des directeurs de cabinet, secrétaires généraux et préfets.
Les députés souhaitent également savoir si les salaires des conseillers techniques et autres cadres de haut niveau au sein des ministères ont été revalorisés dans la même dynamique.
Enfin, leur demande s’étend aux dirigeants de trois grandes agences publiques stratégiques : la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (SIRAT SA), la Société immobilière et d’aménagement urbain (SIMAU), ainsi que la Loterie nationale du Bénin (LNB). Là encore, les élus réclament les fiches de paie ainsi que les procès-verbaux des conseils d’administration ayant validé les grilles salariales.
Une démarche qui relance le débat sur la transparence dans la gestion des ressources publiques, alors que le sujet demeure sensible dans l’opinion. Le gouvernement est désormais attendu pour apporter des réponses à ces questions au Parlement.