Depuis lundi, la Russie est accusée de frapper des cibles ukrainiennes avec des drones kamikazes faisant de nombreuses victimes et des dégâts matériels importants. De fabrication iranienne, ces drones, qui volent à très basse altitude, rendent les systèmes de défense anti-missiles peu appropriés.
Deux modèles de drones ont été identifiés avec des utilisations différentes. Il s’agit de Mohajer-6 et de Shahed 136. Utilisé dans les attaques ces dernières semaines, le Shahed 136 est un « drone suicide d’assez grande taille, de construction à bas coûts », fabriqué par l’Iran Aircraft Manufacturing Industrial Company ou HESA.
« Le Shahed 136 atteint sa cible par coordonnées GPS, entrées avant son décollage. Il évolue ensuite en autonomie, volant assez bas et atteignant une cible qui est nécessairement fixe à quelques centaines de kilomètres« , a expliqué Pierre Grasser, chercheur français associé au centre Sirice à Paris, ajoutant que « le Shahed 136 est assez rustique, ressemblant simplement à une aile volante« .
« Il mesure 3,5 mètres de long avec une envergure de 2,50 mètres pour un poids d’environ 200 kg. Tirés en salves, les drones peuvent être lancés depuis un camion et volent à plus de 185 kilomètres à l’heure. L’armée russe a rebaptisé l’appareil volant Geran-2 (géranium-2) », a précisé Le Monde.
Le Shahed 136 vole à très basse altitude, ce qui rend les systèmes de défense anti-missiles peu appropriés. La meilleure parade semble être les systèmes de brouillage fournis, notamment, par les Israéliens. Deux autres types de drone Shahed sont également utilisés. Les modèles 191 et 129 font de la surveillance électronique.
Le Mohajer-6
Autre drone aperçu en Ukraine, « le Mohajer-6, qui a une fonction et une taille similaire au Bayraktar TB-2 turc« , explique Vikram Mittal, professeur à l’académie militaire américaine de West Point.
Les Mohajer-6 « sont la réponse russe aux TB-2 de l’Ukraine« , le célébrissime drone armé MALE (moyenne altitude, longue endurance) fourni par la Turquie et qui s’est aussi illustré entre les mains de l’Azerbaïdjan dans sa guerre contre l’Arménie en 2020, rappelle Jean-Christophe Noël, chercheur français à l’Institut français des relations internationales (Ifri).
La Russie dément l’usage des drones iraniens en Ukraine
Moscou a assuré mardi « ne pas avoir d’information » sur l’utilisation par son armée de drones de fabrication iranienne en Ukraine, Kiev l’accusant de s’en servir pour frapper des infrastructures d’approvisionnement en électricité et en eau.
« Nous n’avons pas de telles informations », a répondu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à la question d’un journaliste sur ce sujet. « De la technologie russe est utilisée, avec des noms russes », a-t-il ajouté, tout en renvoyant vers le ministère de la défense pour toute question complémentaire.
Les Etats-Unis menacent
« Toute personne exerçant des activités avec l’Iran en lien avec le développement de drones ou missiles balistiques, ou (participant à) la circulation d’armes de l’Iran vers la Russie devrait faire preuve de vigilance », a déclaré Vedant Patel, porte-parole du département d’État. Et il ajoute que « les États-Unis n’hésiteront pas à avoir recours à des sanctions ou à prendre des mesures à l’encontre des principaux responsables ».
L’offensive russe s’intensifie en Ukraine. Plus de 500 soldats supplémentaires ont été tués et 11 chars détruits, selon le dernier bilan des autorités ukrainiennes.
