Côte d’Ivoire : Venance Konan recadre Laurent Gbagbo sur la crise postélectorale de 2010
Venance Konan, ancien directeur général de Fraternité Matin, a vivement réagi à la déclaration diffusée le 8 décembre par Laurent Gbagbo, jour de l’investiture d’Alassane Ouattara. Dans ce message, l’ancien président ivoirien conteste une nouvelle fois sa défaite à la présidentielle de 2010 et accuse la France ainsi que l’ONU d’avoir imposé son adversaire.
Dans un texte publié le 12 décembre 2025, Venance Konan dénonce ce qu’il qualifie de « falsification délibérée » des faits. Il rappelle les événements survenus au siège de la Commission électorale indépendante (CEI), notamment l’intervention de Damana Pickass, représentant de Gbagbo, qui avait arraché les résultats des mains du porte-parole sous les caméras internationales. L’évacuation du bâtiment par les forces de l’ordre avait ensuite paralysé les travaux de la Commission.
Malgré ces incidents, le président de la CEI avait proclamé la victoire d’Alassane Ouattara. Le lendemain, le Conseil constitutionnel avait toutefois annulé les résultats de plusieurs régions du Nord et de Bouaké, avant de déclarer Laurent Gbagbo vainqueur. Une décision que Venance Konan juge illégitime, estimant qu’elle a privé « des millions de citoyens » de leur vote.
L’ancien patron de presse souligne par ailleurs que Laurent Gbagbo omet un élément déterminant : l’accord de Pretoria, signé par lui-même, qui confiait la certification finale des résultats au représentant du secrétaire général de l’ONU. Celui-ci avait officiellement validé la victoire d’Alassane Ouattara.
Selon Venance Konan, Laurent Gbagbo « déforme les faits » et cherche à relancer un débat clos depuis longtemps. Il s’interroge sur les raisons qui poussent l’ex-chef d’État à « vouloir ramener le pays en 2010 », rappelant que plusieurs scrutins en 2015, 2020 et 2025, se sont déroulés depuis.
L’ancien directeur de Fraternité Matin appelle plutôt à se concentrer sur les priorités nationales, telles que la construction du métro, la création d’emplois et le renforcement de la sécurité. Cette prise de position intervient alors que Laurent Gbagbo a récemment annoncé son retrait prochain de la direction du PPA-CI.
Une annonce qui, selon plusieurs observateurs, ne marque pas nécessairement la fin de son influence sur la scène politique ivoirienne.
Commentaires