Côte d’Ivoire – Mort d’Alino Faso : le Burkina exige des explications claires
Le cyberactiviste burkinabè Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, a été retrouvé mort, pendu dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan, selon une annonce du procureur de la République de Côte d’Ivoire. Une mort officiellement qualifiée de suicide, mais qui suscite de nombreuses interrogations au Burkina Faso.

Les autorités burkinabè ont exprimé lundi leur vive indignation quant aux conditions de communication du décès. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marie Traoré, a dénoncé un « profond mépris envers la famille du défunt et le peuple burkinabè ».
Selon lui, ni l’ambassade ni le consulat du Burkina Faso en Côte d’Ivoire n’ont été informés du décès, intervenu dans des circonstances encore non élucidées. L’annonce officielle n’a été faite que 72 heures plus tard, à travers un court communiqué, provoquant colère et incompréhension à Ouagadougou.
Face à cette situation, la Chargée d’Affaires de l’ambassade ivoirienne a été convoquée le 28 juillet par les autorités burkinabè. Elle a confirmé le décès d’Alain Christophe Traoré. Le ministre burkinabè a fustigé une communication qu’il juge indigne des relations entre les deux pays. « La famille du défunt a appris la nouvelle via les réseaux sociaux. C’est inacceptable », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le gouvernement burkinabè exige une enquête complète sur les circonstances du décès et demande le rapatriement de la dépouille. « Alain Christophe Traoré reste un citoyen burkinabè, malgré sa déchéance de nationalité ivoirienne », a rappelé Jean-Marie Traoré.
Arrêté en janvier 2025 pour des accusations d’espionnage, Alino Faso était détenu en Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois. Son décès, entouré de zones d’ombre, alimente la controverse au sein de l’opinion publique burkinabè.


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