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Côte d’Ivoire : « l’Houphouëtisme, ce n’est pas la violence, c’est le dialogue », Tidjane Thiam

Tidjane Thiam hausse le ton face au pouvoir d’Alassane Ouattara. À quelques jours de l’élection présidentielle, le président du PDCI-RDA dénonce une dérive répressive qu’il juge « inquiétante » pour la démocratie ivoirienne.

POLITIQUE
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Le président du PDCI, Tidjane Thiam
Le président du PDCI, Tidjane Thiam
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Lors d’une déclaration ce lundi 13 octobre, le ton du leader d’opposition était grave. « Nous attendions 2025 avec impatience, pensant pouvoir présenter nos idées pour améliorer la situation. Mais ce que nous voyons aujourd’hui, c’est la peur et la répression », a-t-il déclaré.

Depuis plusieurs jours, les violences se multiplient à Abidjan et dans plusieurs villes du pays. Des militants sont frappés, des femmes molestées, du gaz lacrymogène est utilisé pour disperser des rassemblements. Pour Tidjane Thiam, cette montée des tensions est incompréhensible, d’autant que, selon lui, les manifestations de l’opposition s’étaient jusque-là déroulées sans incident. Il accuse le gouvernement d’avoir volontairement créé un climat de peur en interdisant brutalement toute forme de rassemblement. « Pourquoi empêcher les citoyens d’exercer une liberté fondamentale, celle de manifester pacifiquement ? », a-t-il lancé.

Le PDCI affirme que plusieurs de ses militantes ont été victimes de violences. Djeneba Soumouarou a été filmée en train d’être frappée par les forces de l’ordre, des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux et suscité l’indignation. Une autre militante, Assata Cherif, a été arrêtée après avoir répondu à des questions de la presse étrangère. « Une femme pacifique, énergique, formidable, traitée avec une brutalité inacceptable », déplore Thiam, dénonçant « une escalade répressive face à des citoyens désarmés ».

Pour le président du PDCI, cette situation nuit gravement à l’image du pays. « Elle alimente les préjugés de ceux qui voient encore l’Afrique comme un continent du chaos. Je le regrette profondément, en tant qu’Africain et en tant qu’Ivoirien », confie-t-il. Thiam pointe également une incohérence dans le discours du pouvoir : « Si le gouvernement a bien gouverné et obtenu 80 % aux législatives, pourquoi déployer 44 000 policiers pour organiser une élection ? Les deux choses ne peuvent pas être vraies en même temps. »

Fidèle à l’héritage de Félix Houphouët-Boigny, dont le parti au pouvoir se réclame, Thiam appelle à revenir aux valeurs fondatrices de la Côte d’Ivoire moderne. « L’Houphouëtisme, c’est le dialogue, la paix, la non-violence. Ce n’est pas seulement se recueillir sur la tombe du président Houphouët, c’est incarner son message d’amour et de tolérance », souligne-t-il.

Malgré la tension, le candidat du PDCI veut rester porteur d’espoir. « L’espoir, c’est comme l’oxygène : indispensable à la vie. Depuis un an et demi, nous avons redonné espoir aux Ivoiriens », assure-t-il. Tidjane Thiam promet une Côte d’Ivoire réconciliée, où la justice est indépendante et le pouvoir au service de tous. « Cette autre Côte d’Ivoire est possible. Non seulement elle est possible, mais elle sera », conclut-il.

Dans un contexte électoral sous haute surveillance, marqué par une forte présence policière et une opposition dénonçant les restrictions des libertés publiques, la sortie de Thiam sonne comme un appel à la retenue et à la responsabilité politique.

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