Le chanteur togolais Santrinos Raphael est au cœur d’une controverse majeure depuis une publication sur Facebook, le 10 juin 2025, appelant ses abonnés à « ne pas envoyer les autres faire ce que l’on n’a pas eu le courage de faire soi-même » tout en plaidant pour un refus de la violence. Ce message, interprété par une large partie du public comme une critique implicite envers la diaspora togolaise et les mouvements citoyens engagés contre le pouvoir en place, a provoqué un vif tollé sur les réseaux sociaux.
Rapidement, les réactions ont fusé, reprochant à l’artiste une prise de distance vis-à-vis des revendications sociales légitimes de ses compatriotes. De nombreux internautes ont exprimé leur déception et accusé Santrinos Raphael de complicité passive avec le régime actuel en lui rappelant le rôle symbolique qu’un artiste populaire doit jouer dans des moments d’intense crise sociale.
« Depuis que tu es né au Togo, entre la population et les autorités, qui fait violence ? »
« Tu roules en Range Rover à Lomé pendant que tes frères crient famine. »
« Tais-toi si tu ne peux pas être du côté de ceux qui souffrent. »
Les commentaires pointent particulièrement l’usage ambigu du terme « violence », jugé réducteur et injuste envers des manifestants régulièrement victimes de répression lors d’actions pacifiques. Plusieurs internautes ont rappelé les difficultés économiques et sociales quotidiennes de la population. Beaucoup d’entre eux ont notamment insisté sur la légitimité de la diaspora à soutenir activement les luttes nationales, compte tenu des liens étroits qu’elle entretient avec le pays.
Bien que Santrinos Raphael n’ait pas explicitement pris position politiquement, son manque de nuance et l’utilisation ambiguë du mot « violence » ont particulièrement exacerbé les critiques, surtout dans un contexte où les manifestants dénoncent fréquemment la répression dont ils se disent victimes.
Ce débat ravive une question récurrente de celle du rôle des artistes en temps de crise sociale et politique. Les internautes ont notamment évoqué les prises de position d’artistes nigérians lors du mouvement #EndSARS ou rappelé le parcours de figures togolaises contraintes à l’exil pour leur engagement.
Face à la vague de critiques, certaines voix ont toutefois cherché à relativiser les intentions de Santrinos Raphael en suggérant qu’il voulait simplement appeler à la modération et prévenir les dérives violentes potentielles, sans nécessairement condamner les mouvements sociaux.