Au Togo, l’USAID quitte le terrain, la démocratie en zone de turbulence

Le Togo traverse une période politique troublée, marquée par des tensions persistantes entre le pouvoir et l’opposition, déterminée à rejeter la nouvelle Constitution. Ces réformes constitutionnelles sont considérées comme un moyen pour le président Faure Gnassingbé de renforcer son emprise et ont suscité une vague de mécontentement.
En coulisses, des alliances géopolitiques se forment. Selon une source anonyme de RFI, l’opposition togolaise bénéficierait d’un financement de la part de certaines ONG françaises, une manœuvre que pourrait voir d’un oeil Paris. Bien que ces allégations n’aient pas été confirmées, elles s’inscrivent dans une dynamique plus large, où la France, malgré son retrait officiel d’Afrique, continuerait d’exercer une influence cachée, notamment par le biais des associations et des médias.
Le Togo envisage de diversifier ses alliances régionales. Les autorités n’excluent pas une adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES), une orientation interprétée comme un signe de rapprochement avec ses voisins et de volonté de renforcer l’intégration régionale. Cette perspective est perçue par certains observateurs comme une affirmation de souveraineté nationale.
Dans le même temps, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) poursuit son retrait progressif de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment du Cameroun. La réduction de ses programmes, en particulier ceux destinés à la société civile et aux médias indépendants, crée un vide auquel d’autres acteurs cherchent à répondre.
Sur le plan interne, le pays traverse une période d’incertitude. Trois mois après la démission du gouvernement, survenue à la veille de l’investiture de Faure Gnassingbé comme premier président du Conseil des ministres, aucune nouvelle équipe n’a encore été mise en place.
Pris donc entre influences extérieures et volonté de renforcer son autonomie, le Togo se retrouve pris entre deux feux des tensions qui traversent plusieurs pays africains. Alors que les partenaires traditionnels redéfinissent leur présence, la population attend des réponses concrètes sur l’avenir institutionnel et démocratique du pays.
