Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Simone Ehivet réagit enfin à l’exclusion de Laurent Gbagbo
À quatre jours du scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, Simone Ehivet Gbagbo, 76 ans, rompt le silence. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, l’ancienne première dame, candidate pour la première fois à la magistrature suprême, critique fermement l’exclusion de son ex-époux, Laurent Gbagbo, de la course à la présidence.

« Je n’avais pas prévu d’être candidate », confie-t-elle. Son engagement découle, selon elle, d’une conviction : « Le projet politique que nous devions mener pour ce pays n’est pas terminé. » Mais la mise à l’écart de Laurent Gbagbo, condamné à vingt ans de prison pour détournement de fonds publics et privé de ses droits civiques, a été l’élément déclencheur. Une décision qu’elle juge « profondément injuste ».
Simone Gbagbo estime qu’Alassane Ouattara aurait pu mettre fin à cette situation en faisant voter une loi d’amnistie. À défaut, dit-elle, le pays reste en proie à la colère populaire et aux tensions politiques : « Voilà son peuple dans la rue, la tension monte. »
Depuis sa libération, l’ancienne première dame prône la réconciliation nationale, un processus qu’elle juge encore inachevé. Elle plaide pour un « pacte patriotique » fondé sur le pardon, la restitution des biens spoliés et l’hommage aux victimes du conflit de 2010-2011. « En prison, j’ai appris à pardonner, même à Alassane Ouattara », confie-t-elle.
Interrogée sur les alliances possibles au sein de la gauche, elle se montre prudente : les discussions avec le PPA-CI, le parti de son ex-mari, « n’avancent pas beaucoup ». Quant à ses relations avec le président Ouattara, elles se limitent au strict nécessaire.
Soucieuse d’éviter une nouvelle crise post-électorale, Simone Gbagbo déplore l’absence de réformes avant le vote : « Pas de dialogue politique, pas de réforme de la CEI, rien n’a été fait pour apaiser le climat. » Et de conclure, fataliste : « Il suffisait de laisser Laurent Gbagbo se présenter. S’il est aimé, il gagne. S’il ne l’est pas, il perd. C’est ça, la démocratie. »

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