Côte d’Ivoire: une information judiciaire ouverte contre Damana Adia Pickass après son arrestation
Le procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan a annoncé, ce jeudi 6 novembre 2025, l’ouverture d’une information judiciaire contre Damana Adia alias “Pickass”, 2ᵉ vice-président du Conseil stratégique et politique du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Le cadre de l’ex-président Laurent Gbagbo est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont actes terroristes, assassinat et incitation à l’insurrection.

SOMMAIRE
Conduit à la Section antiterroriste du Tribunal de première instance d’Abidjan après son audition par la Direction de la surveillance du territoire (DST), Damana Pickass a été entendu en présence de son avocate, Maître Roselyne Aka-Séripka. Selon le communiqué du procureur Koné Braman Oumar, cette procédure fait suite à son interpellation mardi 4 novembre près d’Abidjan, dans un contexte politique tendu à l’approche de la présidentielle du 25 octobre dernier.
Les autorités judiciaires ivoiriennes lui reprochent d’avoir participé à l’organisation et à la coordination d’actions qualifiées “d’insurrectionnelles” dans le cadre du “Front commun”, une plateforme regroupant les deux principaux partis d’opposition, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam. Ces formations avaient été écartées du scrutin présidentiel par le Conseil constitutionnel, décision qui a ravivé les tensions au sein de l’opposition.
Une longue liste d’accusations graves
Le communiqué du procureur mentionne des charges particulièrement lourdes : actes terroristes, assassinat, atteinte aux opérations électorales, outrage et voies de fait envers un bureau de vote, participation à une manifestation interdite, atteinte à l’ordre public, destruction volontaire de biens et organisation d’une bande armée.
Les faits, s’ils sont établis, sont punis par plusieurs articles du Code pénal ivoirien et des lois relatives à la répression du terrorisme et à la détention illégale d’armes. Le texte précise également que l’accusé encourt de lourdes peines prévues par les articles 5 à 14 de la loi du 23 décembre 1998 sur la répression des infractions à la réglementation des armes, ainsi que par les articles 29, 162, 190, 242, 243, 486 et 493 du Code pénal.
L’affaire intervient alors que la Côte d’Ivoire connaît une vive polarisation politique. La victoire du président sortant Alassane Ouattara avec près de 90 % des voix a été rejetée par une partie de l’opposition, qui dénonce une élection “fermée et non inclusive”.

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