Le Tribunal de première instance de Cotonou a ouvert, mardi 24 juin 2025, une audience portant sur la disparition de dix millions de francs CFA lors d’une opération de convoyage de fonds vers une banque basée à Abomey-Calavi. Quatre agents d’une société spécialisée dans le transport sécurisé d’argent sont poursuivis dans ce dossier aux contours encore flous.
Les faits remontent à une livraison effectuée par cette équipe de convoyeurs, au terme de laquelle un écart de dix millions a été constaté entre les fonds attendus et les sommes effectivement réceptionnées.
À la barre, la représentante de la banque plaignante a reconnu que les caméras de surveillance n’avaient pas couvert l’ensemble de la zone de transaction, ce qui rend toute reconstitution détaillée difficile, voire impossible.
Interrogée sur les procédures d’emballage et de vérification, elle a affirmé que la caissière n’avait noté aucune anomalie lors de la réception des fonds. Elle a par ailleurs précisé que les convoyeurs n’étaient pas autorisés à ouvrir les scellés des sacs, insistant sur la rigueur des règles internes en matière de sécurité.
Cependant, certaines zones d’ombre subsistent. Notamment sur le montant total convoyé ce jour-là. À cette question, la représentante de la banque a répondu ne pas être en mesure de fournir un chiffre exact. La défense, elle, avance que l’équipe de convoyage assurait le transport de plus de trois milliards de francs CFA, ce qui remet en perspective le déficit déclaré.
Face aux manquements relevés, la banque aurait engagé un audit interne de ses procédures. « Aucune organisation humaine n’est exempte de failles », a reconnu sa représentante, concédant que l’affaire a révélé des lacunes à corriger dans le circuit de sécurisation des fonds.
Le procès, qui suscite déjà de vives réactions dans les milieux bancaires et de la sécurité privée, a été renvoyé au 22 juillet pour la suite des débats.