Bénin: lancement de la phase 3 du microcrédit Alafia à Parakou
Le 2 octobre 2025, la ville de Parakou, carrefour économique du Nord-Bénin, a vibré au rythme du lancement officiel de la phase 3 du programme microcrédit Alafia.

La cérémonie, tenue sur la place O’tabera, a réuni des autorités de marque, dont la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, le président du Conseil économique et social, Conrad Gbaguidi, ainsi que des représentants locaux et des partenaires techniques.
Cette troisième phase marque une étape cruciale dans l’histoire de l’inclusion financière au Bénin. Après le succès des deux premières phases, ayant permis le décaissement de plus de 47 milliards de FCFA, le gouvernement a choisi d’élargir les possibilités offertes aux bénéficiaires.
Désormais, les crédits atteignent 200.000 FCFA, avec un taux d’intérêt réduit à 8 % l’an et une prime d’assurance abaissée de 1,2 % à 0,35 %, rendant l’accès encore plus attractif et équitable.
Depuis son lancement en 2020, le microcrédit Alafia a transformé la vie de centaines de milliers de Béninois, en particulier des femmes et des jeunes. Au 31 août 2025, plus de 481.000 femmes et 70.000 hommes ont bénéficié de ce dispositif, pour un montant cumulé dépassant 49 milliards de FCFA injectés dans l’économie locale.
Ces financements ont permis de soutenir des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et de renforcer l’autonomie financière des populations les plus vulnérables.
Pour les bénéficiaires présents à Parakou, cette phase 3 représente « une bouffée d’oxygène ». Beaucoup ont exprimé leur gratitude envers le gouvernement et les partenaires techniques, soulignant que l’augmentation du plafond de prêt permettra de mieux financer leurs projets et d’améliorer leurs conditions de vie.
Au-delà de l’augmentation des montants, plusieurs innovations accompagnent cette nouvelle étape. Le nombre de systèmes financiers décentralisés (SFD) partenaires passe désormais à 20, renforçant ainsi la proximité du service.
Les crédits sont directement accessibles via mobile money (MTN, Moov, Celtis), avec des frais de retrait et de remboursement pris en charge par l’État. Autre réforme majeure: la simplification des conditions d’accès. Pour bénéficier du crédit, il suffit de présenter une pièce CIP valide et de se constituer en groupe de caution solidaire ou de présenter deux garants.
Ce dispositif, entièrement dépolitisé, place la dignité des bénéficiaires au cœur du programme, comme l’a rappelé Véronique Tognifodé: « Le microcrédit Alafia n’est plus un instrument de clientélisme, mais un véritable levier de développement au service exclusif des populations vulnérables. »
Le président du Conseil économique et social, Conrad Gbaguidi, a insisté sur la nécessité du remboursement régulier des crédits. Selon lui, « Chaque remboursement effectué ouvre la voie à d’autres bénéficiaires. C’est un geste de solidarité qui permet au programme de se renouveler et de toucher davantage de familles vulnérables. »

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