Bénin – Effondrement d’un immeuble: décès de l’apprenti-maçon, le propriétaire arrêté
Un immeuble en construction s’est effondré dans la nuit du 23 juillet 2025 à Togbin Fandji, dans la commune d’Abomey-Calavi, causant la mort d’un jeune apprenti-maçon. Le propriétaire de l’ouvrage, qui a reconnu avoir bâti sans permis ni étude préalable, a été interpellé par la police et poursuivi par le ministère du Cadre de vie.

SOMMAIRE
La nuit du mercredi 23 juillet 2025, vers minuit, un drame est survenu à Togbin Fandji, dans la commune d’Abomey-Calavi. Un immeuble de type R+3 en pleine construction s’est effondré, piégeant sous ses décombres un apprenti-maçon. Alerté, le commissariat de Godomey a dépêché une équipe sur les lieux, en coordination avec les secours et le parquet. À leur arrivée, les forces de l’ordre ont constaté l’effondrement total de la structure.
Malgré les efforts de la population pour retrouver la victime dans les gravats, l’absence d’équipements appropriés a limité les interventions. Tôt dans la matinée du jeudi, une entreprise de BTP sollicitée par la police a mobilisé une machine pour le dégagement des décombres. Le jeune ouvrier, retrouvé vivant mais grièvement blessé, a été transféré au CNHU de Cotonou où il a malheureusement rendu l’âme quelques heures plus tard.
Une construction anarchique, sans permis ni étude technique
Très vite, l’origine du drame a été identifiée et se révèle être le non-respect des règles élémentaires de construction. Le propriétaire, introuvable dans un premier temps, s’est présenté à la police dans le cadre de l’enquête. Il a reconnu avoir entamé les travaux il y a quatre ans, sans études architecturales, ni étude de sol, et surtout sans permis de construire. Une infraction grave au décret 2023-617 du 6 décembre 2023, qui encadre rigoureusement la délivrance de permis de construire au Bénin.
Une plainte déposée, la justice saisie
Pire, l’homme a tenté de rejeter la responsabilité sur son voisin également en chantier. Une version contredite par l’audition du maître-maçon, dont les explications ont laissé planer de sérieux doutes sur le professionnalisme de l’équipe en charge des travaux.
Face à la gravité des faits, le ministère du Cadre de vie et des Transports a déposé une plainte contre le propriétaire du bâtiment. Ce dernier a été placé sous les mains de la justice pour répondre de ses actes. Les autorités ont promis de poursuivre les investigations afin de déterminer toutes les responsabilités, y compris celles liées à la supervision des chantiers dans la commune.
Ce drame remet en lumière les dangers liés aux constructions anarchiques, trop fréquentes dans les périphéries urbaines en pleine expansion. Le gouvernement appelle à une stricte application des textes en vigueur et à la vigilance des populations en matière d’urbanisation.


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