Au Burundi, le parti au pouvoir remporte 100% des sièges aux législatives
Selon les résultats provisoires publiés le 11 juin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le parti au pouvoir au Burundi, le CNDD-FDD, a remporté 96,51 % des suffrages exprimés, décrochant l’ensemble des 100 sièges soumis au vote à l’Assemblée nationale.

Pour respecter les quotas constitutionnels — 60 % de Hutu, 40 % de Tutsi et au moins 30 % de femmes —, 11 sièges supplémentaires ont été attribués par cooptation, soit huit pour respecter les équilibres ethniques et de genre (tous au CNDD-FDD), et trois réservés à la minorité Batwa. L’Assemblée compte ainsi 111 députés, tous issus du parti présidentiel.
Le scrutin s’est déroulé sans la participation du principal parti d’opposition, le CNL, suspendu en 2023. Plusieurs de ses responsables ont été écartés, certains observateurs arrêtés. Des organisations internationales, dont Human Rights Watch, dénoncent un climat de peur et d’intimidation orchestré par des agents étatiques et des membres des milices Imbonerakure. Dans plusieurs localités, des taux de participation de 100 % en faveur du CNDD-FDD ont été relevés, sans bulletin nul ou blanc.
La société civile et les rares voix critiques dénoncent une élection verrouillée, qualifiée de « préparée » ou de « démocratie vidée de sa substance ». Le Conseil constitutionnel doit valider les résultats définitifs d’ici le 20 juin. Le scrutin sénatorial est fixé au 23 juillet, suivi des élections villageoises le 25 août.

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