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Arrestation de C. Hugues Sossoukpè: RSF dénonce une extradition « inouïe » et exige sa libération immédiate

Le journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, réfugié politique au Togo depuis 2021, a été arrêté en Côte d’Ivoire alors qu’il y était officiellement invité pour une mission professionnelle. Reporters sans frontières (RSF) condamne une arrestation qu’elle juge illégale et appelle à sa libération immédiate.

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L'activiste béninois Comlan Hugues Sossoukpè arrêté à Lomé et extradé vers Cotonou
L'activiste béninois Comlan Hugues Sossoukpè arrêté à Lomé et extradé vers Cotonou
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Hugues Comlan Sossoukpè, directeur du média béninois d’investigation Olofofo, n’imaginait pas que son déplacement à Abidjan tournerait au drame. Invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique pour couvrir un salon régional sur l’innovation digitale, le journaliste s’est retrouvé arrêté dans sa chambre d’hôtel le 10 juillet. Cette interpellation, survenue dans un cadre censé être professionnel, a abouti à son transfert au Bénin, où il a été incarcéré dès son arrivée.

Connue pour ses enquêtes critiques à l’encontre des autorités béninoises, la plume de Comlan Hugues Sossoukpè lui avait déjà valu l’exil en 2019. En novembre 2021, il obtient officiellement le statut de réfugié politique au Togo. Un statut clairement mentionné dans ses documents de voyage, selon RSF, et qui aurait dû lui garantir une protection internationale contre toute forme de renvoi forcé vers son pays d’origine.

RSF fustige une coopération «complice de la persécution»

Dans un communiqué au ton ferme, Reporters sans frontières s’est dite « scandalisée » par cette arrestation qu’elle considère comme une violation manifeste du droit international. « RSF condamne avec la plus grande fermeté la remise de Hugues Comlan Sossoukpè par les autorités ivoiriennes aux autorités béninoises, en violation manifeste de son statut de réfugié », a dénoncé Arnaud Froger, responsable du bureau investigation de l’organisation.

L’organisation exige des explications de la part des autorités ivoiriennes, qu’elle accuse de s’être rendues « manifestement complices de la persécution bien établie d’un reporter », et met en garde contre tout usage détourné de la coopération entre États pour museler les voix critiques.

Reporter Sans Frontière appelle par ailleurs à la libération immédiate du journaliste Comlan Hugues Sossoukpè et se réserve le droit d’entreprendre toute action appropriée pour garantir sa protection.

Un silence officiel préoccupant

Depuis son interpellation, le journaliste a été placé sous mandat de dépôt par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), qui l’accuse notamment de « harcèlement par le biais d’un système informatique », « rébellion » et « apologie du terrorisme ». Contacté par RSF, son avocat affirme que son client va bien, mais se dit « piégé » par ce qu’il qualifie de manipulation orchestrée.

Face aux interpellations de RSF, les autorités ivoiriennes n’ont toujours pas réagi. Du côté du Bénin, le porte-parole du gouvernement s’est limité à affirmer selon RSF que le journaliste « aura l’occasion de répondre des accusations portées contre lui », sans plus de précisions sur les circonstances troubles de son arrestation.

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