L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a lancé un appel à candidatures pour le recrutement de la troisième promotion d’enseignants volontaires de français à déployer au Rwanda à partir de juillet 2025. Face aux questionnements suscités par l’offre chez de potentiels candidats, Dr Thierry Dovonou leur donne ses conseils avisés.
A travers un communiqué des responsables du Ministère béninois de l’Enseignement Secondaire Technique et de la Formation Professionnelle pour une large diffusion par le Ministère des Affaires Étrangères, il est annoncé le recrutement d’enseignants volontaire pour enseigner le français au Rwanda.
Ce recrutement s’inscrit dans le cadre du projet « Mobilité des enseignants de français », initié en 2020 par la Secrétaire générale de la Francophonie. Ce projet vise à renforcer la qualité de l’enseignement de la langue française et à contribuer activement à la création d’un environnement francophone dynamique et innovant.
Mais l’annonce suscite des inquiétudes chez certains candidats potentiels. Consulté, le secrétaire général du SYNAPPEC Bénin, Thierry Dovonou a donné son avis sur ce projet. Dans une réponse adressée aux jeunes professeurs de français qui ont sollicité son expertise, le syndicaliste leur déconseille d’aller dans n’importe quel pays pour enseigner car selon lui, les cadres béninois ne sont pas sérieux. Il leur conseille de s’assurer au préalable qu’il y a une structure chargée de suivre la carrière des Béninois envoyés à l’étranger.
Le syndicaliste se base sur des expériences passées pour exhorter les potentiels candidats à la prudence dans la prise de leur décision. Selon lui, depuis 1960, le Dahomey, puis le Bénin a toujours déjà envoyé plusieurs contingents d’enseignants à l’étranger: Côte d’Ivoire, Tchad Nigeria.
« Aucun des collègues n’a eu de bonheur. Pour le Nigeria que j’ai suivi avec attention, après 10 ans de service, ils sont revenus les mains vides. Ils ont fait pratiquement 3 ans de chômage pour certains avant d’être difficilement reversés en 2008. Les cadres se sont même opposées à leur reversement. Il a fallu une colère de Madame AGBOSSOU pour qu’ils soient reversés » indique Thierry Dovonou.
Il les invite donc à réfléchir par 1000 fois avant de s’embarquer dans l’aventure. D’ailleurs estime-t-il, « nous devons nous unir ici au Bénin pour relever le défi de la qualité de l’offre éducative ».
Mais tous les régimes ne fonctionnant pas de la même manière, Thierry Dovonou ne doute pas de la volonté de Patrice Talon de faire rayonner le Bénin à l’extérieur. « Sûrement, même le Président Kagamé va vous offrir de bonnes conditions de travail. Mais les cadres béninois du secteur de l’enseignement secondaire n’ont rien préparé pour suivre votre carrière. À la retraite, vous risquez de souffrir et votre bouche va s’allonger, tant vous aurez faim« , a indiqué le syndicaliste.
Des conseils certainement avisés qui permettraient aux potentiels candidats d’exiger des garantis avant de rompre leur contrat ici au Bénin.
