Sénégal – Numérique: les influenceurs bientôt soumis à l’impôt
Le Premier ministre Ousmane Sonko a créé la surprise, jeudi 1ᵉʳ août, en annonçant l’instauration d’une fiscalité spécifique pour les influenceurs, vloggers et autres créateurs de contenus.

SOMMAIRE
La mesure, inscrite dans le plan « Jubbanti Koom » de redressement économique et social, vise à élargir l’assiette fiscale d’un secteur jusque-là largement hors radar.
Une assiette nouvelle pour un secteur en plein essor
Jusqu’ici, les revenus générés sur YouTube, Instagram, TikTok ou X échappaient en grande partie au contrôle du fisc sénégalais. « Désormais, vous passerez à la caisse », a résumé Ousmane Sonko, estimant que « tout acteur économique doit participer à l’effort national ». Le gouvernement entend ainsi capter une part des gains publicitaires et partenariats commerciaux qui prolifèrent sur les réseaux.
L’initiative a été saluée par l’entrepreneur et activiste Mame Balla Mbow : « Le prélèvement de l’impôt s’impose à tout citoyen, qu’il soit créateur de contenus, mécanicien ou maçon ». L’intéressé appelle toutefois à une approche graduée : « Beaucoup de jeunes très suivis n’en vivent pas réellement ».
Il plaide pour un prélèvement à la source sur les gains versés par les plateformes, à condition que celles-ci rémunèrent effectivement leurs utilisateurs : « TikTok ou Instagram doivent jouer le jeu ; sans transparence sur les revenus, la réforme restera théorique ».
Le ministère des Finances devrait préciser, d’ici au quatrième trimestre, le barème et le seuil de déclaration. Selon une première ébauche, le régime serait progressif, avec des exonérations ou des taux réduits pour les « nano-créateurs » dont les revenus annuels restent modestes.
Pour Dakar, l’enjeu dépasse la simple recette budgétaire : il s’agit aussi de formaliser une économie numérique en plein essor, et de réaffirmer l’équité devant l’impôt à l’heure où l’influence devient un métier à part entière.

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