Le président congolais Félix Tshisekedi a critiqué mardi la présence de la force régionale déployée par les pays d’Afrique de l’Est dans les régions orientales de la République démocratique du Congo (RDC). Il a laissé entendre qu’elle pourrait quitter le territoire congolais d’ici fin juin. Tshisekedi a accusé les troupes des États d’Afrique de l’Est (EAC) de « cohabitation » avec les rebelles du M23, qu’elles sont censées combattre depuis leur déploiement en décembre dernier.
Le président congolais a affirmé mardi, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Mokgweetsi Masisi depuis le Botswana que si le mandat de la force régionale n’était pas rempli d’ici fin juin, il déciderait de renvoyer les troupes. Il a également exprimé sa surprise quant à la désignation rapide du nouveau commandant de la force régionale de l’EAC par le Kenya, sans consultation.
La force régionale, composée de milliers de soldats des armées du Kenya, du Burundi, du Sud-Soudan et de l’Ouganda, avait été déployée pour désarmer quelques dizaines de groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu. Cette région est secouée par de larges offensives des rebelles du M23 depuis un an. Cette rébellion congolaise est accusée d’être soutenue par le Rwanda, ce que Kigali nie fermement.
Les autorités congolaises accusent la force régionale de ne pas combattre les rebelles du M23, alors que Kinshasa met la pression pour mener des combats contre les groupes armés. Tshisekedi s’est tourné vers la communauté des États d’Afrique australe (SADC) qui ont promis de déployer des troupes dans l’Est congolais en proie à des violences, sans préciser de date ni de nombre, lors d’un sommet à Windhoek, capitale de la Namibie.
Si la force régionale quitte la région, cela pourrait laisser un vide sécuritaire qui devra être comblé par les forces armées congolaises, qui ont souvent été critiquées pour leur manque d’efficacité et d’implication dans la résolution des conflits dans l’Est du pays. La situation dans cette région reste préoccupante avec une violence persistante et des groupes armés qui continuent de semer la terreur.
