Libéria : le siège du parti de George Weah perquisitionné et démoli
Une opération policière au siège du Congrès pour le changement démocratique (CDC), principal parti d’opposition dirigé par George Weah et Ellen Johnson Sirleaf, a permis la découverte d’armes, d’explosifs et de munitions, jeudi 21 août 2025, au cœur de Monrovia.

Le bâtiment Munah Tech, siège historique du parti depuis près de 20 ans, a été démoli sous forte escorte policière. Situé à Congo Town, il avait vu naître les premières campagnes politiques de George Weah, jusqu’à sa victoire présidentielle de 2017.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un jugement en faveur de la succession de Martha Stubblefield Bernard, propriétaire légale du terrain. Le CDC avait contesté cette décision devant la Cour suprême, mais l’expulsion a été maintenue malgré un appel en cours. Selon les autorités, l’opération s’est déroulée sans opposition notable.
Plusieurs dirigeants du parti dénoncent une manœuvre politique visant à affaiblir l’opposition avant les prochaines élections. Un responsable affirme : « Ce n’est pas seulement une question de terrain, mais une volonté de réduire au silence la voix populaire incarnée par notre parti. »
La société civile réclame quant à elle plus de transparence et une enquête impartiale. Mariama Doe, présidente de l’Alliance de la société civile, insiste : « Les Libériens méritent de connaître la vérité à travers des preuves claires et vérifiables. »
Dans les rues de Monrovia, l’affaire divise. Certains s’inquiètent de la présence d’armes au sein d’un parti politique, tandis que d’autres doutent du moment choisi pour révéler ces faits. James Kpadeh, chauffeur de taxi, se montre sceptique : « Cela ressemble à la politique habituelle. »
Le gouvernement, dirigé par le président Joseph Nyuma Boakai, affirme vouloir faire respecter la loi, tandis que l’opposition dénonce une instrumentalisation du système judiciaire. Des analystes mettent en garde contre un risque accru de polarisation politique et un possible affaiblissement de la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques.
La communauté internationale suit également l’affaire de près, appelant à un traitement transparent et équitable. La démolition du siège du CDC symbolise bien plus qu’une perte matérielle : elle illustre les tensions persistantes dans la compétition politique post-conflit au Libéria.

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