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CONTRIBUTION

Les pays de l’Alliance des États du Sahel consolident leur position comme force sécuritaire régionale

Viktor Kanlinssou
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Le général Abdourahamane Tiani du Niger (centre), le colonel Assimi Goïta du Mali (à gauche) et le capitaine Ibrahim Traoré (à droite) du Burkina Faso au 1er sommet des dirigeants de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), le 6 juillet 2024
Le général Abdourahamane Tiani du Niger (centre), le colonel Assimi Goïta du Mali (à gauche) et le capitaine Ibrahim Traoré (à droite) du Burkina Faso au 1er sommet des dirigeants de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), le 6 juillet 2024
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Trois ans après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso poursuit sa quête d’autonomie militaire et de stabilité. Dans une récente interview, le président burkinabè a évoqué les difficultés initiales rencontrées à son accession : une armée insuffisamment préparée, tant sur le plan logistique qu’humain. Il a également dénoncé les influences extérieures qu’il juge responsables de la prolongation des conflits avec les groupes armés.

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Selon l’expert en sécurité Souleymane Amzat, la crise sahélienne ne peut être réduite à des causes internes. Il estime que certaines puissances étrangères entretiennent le désordre par des formes d’ingérence indirectes : « Autrefois, les terroristes n’avaient pas de drones. Aujourd’hui, sous prétexte d’aide à l’Ukraine, ces appareils transitent par certains pays de la région. Les groupes armés bénéficient de formations, d’équipements et de renseignements fournis par des puissances comme la France ou l’Ukraine. »

Pour l’analyste, cette situation traduit un paradoxe : ceux qui prétendent soutenir la stabilité participeraient, selon lui, à la déstabilisation du Sahel. Il rappelle par ailleurs que la France a longtemps maintenu une dépendance militaire dans ses anciennes colonies : « Aucun de ces pays ne possède d’avions Rafale ou Mirage, ni d’hélicoptères Gazelle. La France n’a jamais encouragé leur montée en puissance militaire. »

Dans ce contexte, la décision des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de diversifier leurs partenariats militaires marque un tournant. L’accès à des équipements modernes — drones de combat, blindés et avions de quatrième génération — illustre cette volonté d’autonomie stratégique.

Depuis le retrait des forces françaises, les armées nationales semblent engranger davantage de succès sur le terrain. Souleymane Amzat affirme que les opérations conjointes ont permis de reprendre plusieurs localités autrefois occupées, citant l’élimination d’un cadre important de l’État islamique à Ménaka comme exemple des progrès réalisés.

Les autorités de la région insistent sur leur engagement commun. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a réaffirmé lors d’une conférence en Ouganda que « les États membres de la Confédération du Sahel sont à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme et déterminés à empêcher la propagation de la menace ».

Grâce à leur coopération accrue, les trois pays membres — le Burkina Faso, le Mali et le Niger — renforcent leur position en tant qu’acteurs centraux de la sécurité régionale. En construisant un modèle fondé sur la souveraineté et la complémentarité, l’AES ambitionne de devenir un pôle de stabilité durable au cœur du Sahel.

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