En pleine tension avec la Chine continentale, Taïwan a dévoilé jeudi, ses nouvelles capacités de combat aérien en organisant une cérémonie pour mettre en service le premier escadron de son chasseur F-16 le plus avancé.
L’Île de Taïwan semble ne pas vouloir se laisser intimider dans le bras de fer avec la Chine continentale. Alors que le territoire se réclame indépendant et refuse de se rattacher à la république populaire de Chine, les autorités de Taïwan tentent de faire une démonstration de force militaire pour montrer qu’elle se défendra en cas d’invasion chinoise.
Lors d’un événement jeudi, qui s’est tenu sur une base aérienne de la ville de Chiayi, dans le sud de Taïwan, la présidente Tsai Ing-wen, a dévoilé la première aile de combat de chasseurs F-16, développée avec le soutien des États-Unis. Les mises à niveau du F-16, d’un coût de 3,95 milliards de dollars américains, ont été réalisées conjointement par le constructeur américain Lockheed Martin Corp et la société taïwanaise Aerospace Industrial Development Corp.
Le F-16V est une version améliorée et beaucoup plus sophistiquée des autres chasseurs F-16 vieillissants de Taiwan qui remontent aux années 1990. L’île possède également des avions Mirage de fabrication française et son propre avion de guerre indigène. Selon le leader taïwanais, « cela représente la promesse inébranlable du partenariat taïwanais-américain ». Tsai Ing-wen, ajoute que « je suis convaincu qu’en tenant fermement aux valeurs démocratiques, il y aura certainement plus de pays avec des valeurs similaires qui se tiendront avec nous sur ce front. »
Le déploiement du premier escadron intervient à un moment de vives tensions entre Pékin et Washington sur le sort de Taïwan. La démocratie autonome de 23 millions d’habitants est revendiquée par Pékin qui a juré de prendre un jour l’île, par la force si besoin. La cérémonie a suscité une réaction enflammée de Pékin lors d’un point de presse, un responsable déclarant que « la Chine s’oppose à tout contact officiel entre les États-Unis et Taïwan ».
En octobre, Pékin a envoyé un nombre record de 150 avions de combat dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan en quatre jours consécutifs d’incursions. Au cours de l’année écoulée, l’armée de l’air chinoise a intensifié ses activités militaires dans et autour de l’ADIZ de Taïwan, selon Taipei. Bien que Taipei ait affirmé ne pas vouloir provoquer une confrontation avec la Chine, le président de l’île a promis qu’il « ferait tout ce qu’il faut pour se défendre ».