Effondrement d’un immeuble à Togbin: une plainte déposée contre le propriétaire
Un immeuble en construction de type R+3 s’est effondré en pleine nuit, dans le quartier de Togbin-Fandji, causant la mort tragique d’un jeune apprenti maçon. Le bâtiment, érigé sans permis ni étude préalable, s’est transformé en piège mortel, révélant une fois de plus les failles du contrôle urbain dans les zones en pleine expansion du Grand Nokoué.

Selon les témoignages recueillis sur place, les habitants ont été réveillés par un fracas sourd peu après minuit. Des cris ont rapidement alerté le voisinage. Arrivés en urgence, les éléments de la Police républicaine et les secours ont entamé des opérations de dégagement particulièrement ardues. Faute d’engins adaptés, il a fallu attendre le lever du jour pour que les gravats puissent être déplacés efficacement. Le jeune apprenti, extrait des décombres dans un état critique, a été évacué vers le Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM), où il a succombé à ses blessures le 24 juillet.
Ce lundi 28 juillet, le porte-parole de la Police républicaine, le commissaire Éric Orou Yérima, a dressé un premier bilan accablant lors d’un point de presse. Le propriétaire du chantier, introuvable dans un premier temps, s’est présenté de lui-même aux enquêteurs. Il a reconnu avoir entrepris les travaux sans aucune autorisation administrative ni étude technique, en violation flagrante du décret n°2023-617 encadrant la construction en zone urbaine.
Plus grave encore, l’homme aurait tenté d’impliquer un voisin dans l’affaire, avant que les faits ne soient clairement établis. Le ministère du Cadre de vie, par la voix de ses services juridiques, a immédiatement déposé plainte contre le propriétaire, dénonçant des pratiques irresponsables qui mettent en péril la sécurité publique.
Ce drame n’est pas un cas isolé. En mars 2025, pas moins de 157 chantiers illégaux avaient été suspendus dans le Grand Nokoué à l’issue d’une vaste opération de contrôle. Malgré les campagnes de sensibilisation et les menaces de sanctions, de nombreux promoteurs continuent de défier les règles élémentaires de sécurité, souvent avec la complicité tacite de certains acteurs locaux.
La Police républicaine appelle à une vigilance accrue de la population et des services techniques municipaux. L’enquête suit son cours, et la justice devra désormais établir les responsabilités dans cette affaire, qui remet au cœur du débat la régulation foncière et le respect du cadre légal dans le secteur du bâtiment au Bénin.

Commentaires