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Benin: les leçons de vertus politiques de Seïdou Alassane aux députés transfuges du parti LD

Au cours d’une tournée nationale menée avec des ministres et des parlementaires, Alassane Seidou a dénoncé le manque de moralité de certains acteurs politiques. Il a appelé à davantage de vertu, rappelant que la politique n’est pas un terrain pour les aventuriers, mais un espace réservé à des citoyens responsables.

POLITIQUE
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Le Ministre de l'intérieur et de la sécurité publique Allassane Seidou
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Dans les faits, ce discours sonne comme une mise en garde très ciblée, perçue par beaucoup comme une leçon adressée aux députés transfuges du parti Les Démocrates.

En détaillant les réformes constitutionnelles, il a insisté sur la nouvelle règle qui prévoit la perte automatique du mandat pour tout élu qui change de parti en cours de législature. Selon lui, cette disposition s’appliquera aussi bien aux députés qu’aux élus locaux afin d’établir une forme de loyauté institutionnelle.

Ce discours intervient dans une période où les changements d’allégeance se sont multipliés. L’opération est présentée comme « un sport favori » de certains, selon les mots du Ministre.

La fermeté de son argumentaire laisse peu de place à l’interprétation. Chaque phrase vise à décourager ces pratiques. Chaque rappel juridique semble pointer vers ceux qui ont quitté le parti Les Démocrates pour rejoindre la majorité présidentielle. Mais au delà de ces derniers, le message est adressé à tous les acteurs politiques qui prisent ce sport.

Le paradoxe est évident. Le camp au pouvoir a longtemps été accusé de tirer profit du phénomène qu’il condamne aujourd’hui. Plusieurs députés ayant quitté Les Démocrates ont en effet renforcé la mouvance.

Entendre le gouvernement dénoncer ces transferts crée une dissonance qui n’échappe à personne. Le moment choisi, comme l’identité de celui qui porte ce message, laisse planer un certain malaise.

Reste la question centrale. Comment les transfuges concernés reçoivent-ils cette sortie publique ? Ils appartiennent désormais à la majorité et doivent afficher leur adhésion au discours officiel. Dans le même temps, les propos d’Alassane Seidou remettent en cause la légitimité du chemin qu’ils ont emprunté pour rejoindre cette même majorité. Ils se retrouvent dans une position inconfortable.

Leur ancien parti les accuse déjà d’avoir trahi. Leur nouveau camp leur rappelle brutalement que ces pratiques ne seront plus tolérées.

Le message est limpide. La révision constitutionnelle, telle que présentée par le Ministre de l’Intérieur, ne vise pas seulement à assainir le jeu politique. Elle fixe un nouveau standard de loyauté et rappelle aux nouveaux venus que leur marge de manœuvre sera désormais étroitement encadrée. Une manière de fermer la porte derrière eux et de verrouiller durablement leur engagement.

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