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Togo : deux Béninois tués lors des manifestations à Lomé des 26, 27 et 28 juin

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Les 26, 27 et 28 juin 2025, la capitale togolaise a été secouée par une vague de manifestations contre le régime de Faure Gnassingbé. À l’issue de cette mobilisation populaire, la société civile recense au moins sept morts, dont deux jeunes originaires du Bénin, retrouvés sans vie dans les eaux du quatrième lac d’Agoè-Lomé.

Les deux Béninois tués lors de ces événements étaient installés à Lomé, où ils travaillaient dans la périphérie de la capitale. Selon le professeur David Dosseh, porte-parole du Front Citoyen Togo Debout interviewé par Enjeux d’Afrique, ils auraient été interpellés en pleine nuit alors qu’ils rentraient chez eux après une soirée entre amis, à la veille des manifestations. Leurs corps ont été repêchés dans les eaux du quatrième lac, puis transportés et enterrés au Bénin par leurs familles, sans qu’aucune autopsie ne soit pratiquée.

« Ce sont deux frères de la même fratrie, retrouvés morts en pleine nuit. On évoque une noyade, mais aucun professionnel de santé n’était présent au moment du repêchage, et aucune autopsie n’a été réalisée », déplore le professeur Dosseh, qui conteste la version officielle communiquée par les autorités.

Le bilan humain de ces trois jours est lourd. Sept morts, plusieurs dizaines de blessés graves, et au moins une soixantaine d’interpellations sont décomptés. Selon les témoignages recueillis par le Front Citoyen Togo Debout, plusieurs des corps retrouvés portaient des traces de projectiles. L’un d’eux, un adolescent de 16 ans tout juste admis au BEPC, aurait été abattu alors qu’il participait à la manifestation. D’autres victimes auraient été tuées alors qu’elles tentaient de porter secours à des blessés, comme ce gardien de latrines publiques mortellement touché alors qu’il plongeait pour sauver un enfant.

Le professeur Dosseh dénonce aussi une stratégie de « terreur », impliquant non seulement les forces de l’ordre, mais également des miliciens armés, certains cagoulés. « Ce n’était pas une opération de maintien de l’ordre, mais une opération de répression », martèle-t-il, en soulignant la violence disproportionnée déployée contre de jeunes manifestants désarmés.

La colère monte, le pouvoir vacille

La société civile togolaise rapporte également des violations graves des droits humains telles que des perquisitions sans mandat, des domiciles forcés, des vols de biens personnels, ou des interpellations arbitraires dans les quartiers dits « favorables à l’opposition ». Aussi, des blessés ont évité de se rendre dans les hôpitaux, par crainte d’être arrêtés. Pire encore, des tirs de gaz lacrymogènes ont été recensés dans des centres de santé, et qui ont provoqué l’incendie d’une ambulance et menaçant la vie d’un nouveau-né à Adakpamé.

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Face à ces exactions, les professionnels de santé ont annoncé un mouvement de grève de trois jours pour protester contre la violation de la franchise hospitalière, désormais ignorée par les forces de sécurité togolaises.

Pour David Dosseh, le climat est explosif et « la colère gronde. Les jeunes sont prêts à en découdre. Le gouvernement doit impérativement prendre des mesures fortes pour désamorcer la tension ». Il rappelle que le pouvoir togolais traverse une période d’instabilité depuis la démission du gouvernement en mai dernier, et que même au sein du régime, des voix s’élèvent pour critiquer l’immobilisme et la répression.

La société civile appelle à des enquêtes indépendantes, potentiellement internationales, et envisage de saisir les rapporteurs spéciaux des Nations Unies. Car au-delà du Togo, c’est l’image d’un régime autoritaire qui empêche l’enracinement démocratique sur le continent africain que les défenseurs des droits humains souhaitent dénoncer.

« Le Togo est devenu un laboratoire des mauvaises pratiques démocratiques. Si ce verrou saute, beaucoup de choses pourraient changer en Afrique », conclut le professeur Dosseh.

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