Tchad: le mandat présidentiel prolongé à sept ans, la limite de renouvellement supprimée
l’Assemblée nationale du Tchad a adopté à une écrasante majorité une réforme constitutionnelle qui allonge la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, tout en supprimant les limites de renouvellement du mandat.

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Ce texte, promu par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir, modifie également d’autres dispositions importantes: le mandat des députés passe de cinq à six ans, et le poste de vice-Premier ministre est institué pour renforcer la coordination gouvernementale.
Un vote quasi unanime
Sur les 188 députés que compte l’hémicycle, 171 ont voté en faveur de la réforme, une seule voix s’est opposée, et aucun député ne s’est abstenu. Plusieurs membres de l’opposition, quant à eux, ont boycotté ou quitté la séance, dénonçant le caractère unilatéral du processus.
Le texte adopté doit maintenant être transmis au Sénat. Il sera examiné en Congrès, une session conjointe parlementaire fixée au 13 octobre 2025, où il faudra une majorité des trois cinquièmes pour qu’il soit définitivement promulgué.
Réactions et inquiétudes
Le président de l’Assemblée nationale, Ali Kolotou Tchaïmi, a insisté sur le fait que ce vote constitue une « prise en considération » plutôt qu’une modification immédiate de toutes les dispositions de la Constitution.
L’opposition, pour sa part, s’inquiète d’une dérive vers un pouvoir plus concentré, moins contrôlé, et redoute que l’absence de limitation du nombre de mandats présidentiels ouvre la porte à un régime autoritaire.

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