Publication de fichiers intimes : cinq ans de prison requis contre un jeune homme à la CRIET
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a examiné, ce mardi 29 juillet, une affaire de harcèlement numérique impliquant un jeune homme accusé d’avoir diffusé les fichiers intimes de son ex-compagne sur les réseaux sociaux.

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À la barre, l’accusé a reconnu les faits, déclenchant l’indignation du ministère public et la détermination farouche de la victime, qui exige une peine exemplaire.
Les faits reprochés au mis en cause sont graves : selon l’accusation portée par le parquet spécial, l’individu a publié des images à caractère intime de son ex-compagne à partir du téléphone même de cette dernière, en représailles à des soupçons d’infidélité. Des actes qualifiés dans un premier temps de « harcèlement par le biais d’une communication électronique ».
Face à la Cour, la victime a livré un témoignage poignant. Elle a non seulement dénoncé la divulgation de ses données privées, mais aussi l’irresponsabilité du prévenu qui, selon elle, refuse d’assumer la paternité de leur enfant commun. « Il ne s’occupe ni de moi ni de l’enfant. Il m’a exposée au monde entier. Je ne veux rien de lui, seulement qu’il soit puni », a-t-elle déclaré avec fermeté.
Reconnaissance des faits et réquisitions lourdes
Interrogé à son tour, le prévenu n’a pas tenté de nier les faits. D’un ton contrit, il a admis avoir agi sous l’effet de la colère. La Cour lui a alors posé une question lourde de sens : « Un homme normal peut-il faire ça à la mère de son enfant ? ». Après un long silence, le jeune homme a répondu par la négation, visiblement ébranlé.
Pour le ministère public, cette affaire dépasse le simple cadre du harcèlement électronique. La substitut du procureur a proposé une requalification des faits en « vol de données numériques » et « atteinte à la vie privée », des infractions prévues et punies par le Code du numérique en République du Bénin.
Elle a requis une peine de cinq (5) ans de prison dont trois (3) ans fermes, assortie d’une amende d’un million de francs CFA. Une sanction jugée proportionnelle à la gravité des faits, à l’humiliation subie par la victime et au caractère dissuasif que cette affaire pourrait revêtir.
Lorsqu’il lui a été demandé ce qu’elle attendait en termes de réparation, la jeune femme a été sans détour : « Je ne veux pas son argent, je veux qu’il aille en prison », a-t-elle lancé. Ce refus catégorique d’une compensation pécuniaire illustre une volonté de justice avant tout symbolique, dans un contexte où les violences numériques et les atteintes à la vie privée sont en forte recrudescence.
À l’issue de l’audience, la Cour a décidé de mettre l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu pour octobre 2025.

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