Pourquoi l’aéroport de Cotonou change de nom: les explications du gouvernement
En conseil des ministres le mercredi 3 décembre, le gouvernement béninois a changé le nom de l’aéroport de Cotonou désormais appelé « Aéroport Bernardin GANTIN ».

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Interrogé le vendredi 5 décembre 2025, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a détaillé les raisons de ce changement, en s’appuyant à la fois sur la logique toponymique, les pratiques internationales et des considérations pratiques liées à l’exploitation aérienne.
Selon Wilfried Léandre Houngbédji, dans la toponymie moderne, les titres et les fonctions ne sont pas intégrés dans le nom des infrastructures publiques. L’objectif, explique t-il, consiste à honorer la personnalité, pas son rang.
Il a cité en exemple plusieurs aéroports de référence :
– Léopold Sédar Senghor à Dakar
– Charles-de-Gaulle à Paris
De la même manière, l’aéroport de Cotonou conserve la mémoire du prélat, mais adopte une forme conforme aux standards internationaux.
« Le Cardinal, c’est à tout jamais notre Cardinal », a insisté le porte-parole, précisant qu’il n’existe aucune intention de diminuer la stature de Bernardin Gantin.
Une nécessité pratique
L’autre argument, plus terre-à-terre, poursuit-il, l’ancienne appellation était trop longue et difficile à manier, notamment dans les communications aériennes, où la clarté et la concision sont essentielles.
La mention du quartier « Cadjèhoun », peu parlante au niveau international, perdait en pertinence. La version « de Cotonou » offre une identification immédiate et universellement reconnaissable.
Le changement ne serait qu’un début.
Le porte-parole a révélé que la commission de toponymie poursuit ses travaux et pourrait proposer d’autres ajustements.
Il a même laissé entendre des évolutions possibles : « On aura le stade Mathieu Kérékou, simplement, plutôt que le général Mathieu Kérékou. »
Une démarche qui veut valoriser, non effacer
Malgré les inquiétudes de certains, l’exécutif assure que cette réforme vise à mieux positionner les grandes figures nationales dans l’espace public, en évitant les appellations trop techniques ou lourdes.
C’est une approche qualifiée « d’objective » et « scientifique », alignée avec les pratiques observées ailleurs.
En toile de fond, le gouvernement cherche à normaliser la nomenclature des infrastructures publiques, tout en offrant davantage de lisibilité à l’international.
Cette réforme ouvre une réflexion plus large sur la cohérence des noms attribués aux lieux publics et sur la manière d’honorer les personnalités qui marquent l’histoire du pays

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