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Le Bénin assume sa voie, Olushegun Adjadi Bakari

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Dans un entretien accordé à BIP Radio, Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères du Bénin, a défendu sans ambages les grandes orientations diplomatiques et politiques de l’exécutif. Frontière avec le Niger, réforme de la CEDEAO, rationalisation de la carte diplomatique, seuils électoraux, aides internationales, le chef de la diplomatie béninoise a répondu à toutes les questions, affichant une posture assumée, offensive et cohérente avec la ligne du gouvernement.

Sur la question de la fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger, le ministre précise que « la frontière est ouverte de notre côté. Le blocage vient du Niger. » Une manière de renvoyer la responsabilité à Niamey, tout en minimisant la tension. À ses yeux, la crispation découle surtout du choix des régimes de Niamey, Ouagadougou et Bamako de se désengager de la CEDEAO. Un choix souverain, que le Bénin dit respecter, sans pour autant renoncer à son attachement à la coopération régionale. Il confirme par ailleurs le rappel de l’ambassadeur Gildas Agonkan et annonce une prochaine nomination à ce poste. Malgré les différends, il croit à une normalisation des relations, convaincu que « les peuples demeurent, même quand les gouvernants passent ».

Évoquant la crise haïtienne, le chef de la diplomatie béninoise réitère la disponibilité du Bénin à participer à une mission internationale, à condition qu’elle soit militaire et placée sous mandat des Nations unies. « Ce n’est pas une mission policière qu’il faut, mais une mission militaire », insiste-t-il. En l’état actuel, le mandat proposé ne répond pas aux critères exigés par Cotonou, mais le pays reste ouvert à une participation si les conditions évoluent.

Interrogé sur la réduction drastique de la carte diplomatique – passé d’une cinquantaine à une quinzaine d’ambassades – Olushegun Adjadi Bakari évoque une diplomatie de « l’utilité ». Il s’agit, selon lui, de concentrer les moyens là où ils sont les plus pertinents. Cette politique a permis, dit-il, de réaliser une économie annuelle de 6 milliards de francs CFA, réinjectés dans les secteurs sociaux. Il précise toutefois que cette stratégie n’est pas figée : l’ambassade du Bénin en Inde, fermée en 2020, a été rouverte une fois ce pays devenu le premier partenaire économique. À ceux qui s’inquiètent de l’éloignement des services consulaires pour la diaspora, le ministre répond par la solution numérique. Il met en avant les nouveaux outils en ligne permettant d’accéder aux services de l’État à distance.

« L’État doit être dans le salon de chaque Béninois. »

Favorable au maintien du Bénin au sein de la CEDEAO, Olushegun Bakari se montre néanmoins critique vis-à-vis de l’organisation. « Le Bénin ne bénéficie aujourd’hui d’aucune institution de la CEDEAO », affirme-t-il, plaidant pour une réforme en profondeur. À défaut de changements, prévient-il, « ceux qui veulent la jeter avec l’eau du bain auront gain de cause. »

Concernant la suspension de certaines aides américaines, notamment celles de l’USAID ou de UMC-Bénin, le ministre affirme que le Bénin a changé de posture. « Nous ne sommes plus dans une quête effrénée d’aide au développement », assure-t-il. Le pays privilégie désormais des partenariats basés sur l’investissement productif.

« Nous avons besoin d’investissements qui créent des emplois, pas d’aumônes », tranche-t-il.

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À propos du nouveau Code électoral et des seuils de représentativité fixés à 20 % dans chaque circonscription, Olushegun Adjadi Bakari assume sans détour. Selon lui, la réforme vise à mettre fin aux partis à ancrage régional ou ethnique pour favoriser un véritable État-nation. Il réfute les accusations de verrouillage de l’espace politique, arguant que les règles sont claires et s’appliquent à tous : « La politique, c’est aussi savoir s’organiser. »

Sur la situation des opposants en exil, le ministre est catégorique. Il n’y a pa d’exilé politique au Bénin. Selon lui, « être en délicatesse avec la justice ne fait pas de vous un exilé politique. » A l’en croire, , invoquer des poursuites judiciaires comme justification d’un exil revient à se poser en victime pour masquer d’autres responsabilités.

Enfin, interrogé sur ses éventuelles ambitions présidentielles, Olushegun Adjadi Bakari botte en touche. « Je ne suis pas candidat », déclare-t-il, rappelant qu’il appartient à une « famille politique » et non à un parti. Se réclamant d’une culture Yoruba qui valorise l’autorité du chef, il estime que « c’est le chef de famille qui choisit son successeur ». Quant aux tournées des ministres-conseillers, souvent perçues comme de la précampagne, il affirme qu’il s’agit d’une démarche pédagogique.

« Il ne s’agit pas de faire campagne, mais d’expliquer ce que le gouvernement fait pour les populations. Beaucoup de Béninois ignorent encore l’existence de programmes comme Azôli, le PSIE ou les microcrédits. »

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