« J’ai failli mettre Boni Yayi en prison », Janvier Yahouédéou
Sur le plateau de l’émission Info Hebdo diffusée le samedi 9 août 2025 sur Esae TV, Janvier Yahouédéou, ministre coordonnateur du collège des ministres conseillers du président Patrice Talon, est revenu avec force détails sur ce qu’il qualifie de dérives de gouvernance sous l’ancien chef de l’État, Boni Yayi.

Entre révélations, anecdotes et accusations directes, il a affirmé avoir été à deux doigts de faire traduire en justice l’ex-président en 2010.
L’ancien député explique qu’à l’époque, alors qu’il siégeait au Parlement, il avait engagé une procédure visant Boni Yayi et recueilli 49 signatures sur les 52 nécessaires pour la faire aboutir. Selon lui, cette initiative, lancée en fin de mandat avant la présidentielle de 2011, a coûté politiquement à plusieurs parlementaires signataires. « La majorité est tombée, dont Samou Adambi », précise-t-il.
Janvier Yahouédéou affirme que cette démarche était motivée par ce qu’il qualifie de « pillage de l’économie nationale », citant notamment le dossier Cen-Sad, évalué à 70 milliards de francs CFA, assorti de surfacturations telles qu’« une paire de gants à 90 000 francs » ou « des imperméables à 400 000 francs », ainsi que la cession de parcelles en bord de mer à des prix dérisoires. Il évoque aussi le scandale ICC Services, qu’il estime à environ 200 milliards de francs CFA détournés, aggravant selon lui la pauvreté dans le pays.
L’actuel ministre conseiller dénonce également d’autres projets phares de l’époque, comme la construction du siège de l’Assemblée nationale, évaluée à 25 milliards de francs CFA et confiée, selon ses dires, à des proches du pouvoir, sans appels d’offres, pour un chantier resté inachevé.
Pour Janvier Yahouédéou, si Patrice Talon lançait une « lutte totale » contre la corruption, Boni Yayi devrait rendre des comptes devant la justice.

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