Diplomatie: la France suspend sa coopération antiterroriste avec le Mali et expulse deux diplomates
La France a annoncé ce vendredi la suspension de sa coopération antiterroriste avec le Mali, en riposte à l’arrestation en août d’un agent diplomatique français dans la capitale malienne.

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Parallèlement à cette suspension qui renforce la crise diplomatique entre les deux pays, deux diplomates maliens ont été déclarés persona non grata et sommés de quitter le territoire français.
Selon les autorités françaises, l’agent en question, accrédité auprès des instances diplomatiques, a été appréhendé par Bamako pour des motifs liés à des accusations d’espionnage. Paris qualifie ces accusations d’« infondées » et rappelle qu’il s’agissait d’un représentant diplomatique bénéficiant d’immunité.
Mesures de rétorsion
En réaction, la France a suspendu tous les échanges de coopération antiterroriste avec le Mali. De plus, deux diplomates maliens membres de l’ambassade ou du consulat à Paris ont reçu l’ordre de quitter le territoire français au plus tard samedi. Bamako, de son côté, aurait déjà désigné cinq personnels français comme persona non grata en réponse, lesquels auraient déjà quitté le Mali.
Cette escalade intervient dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays depuis les coups d’État maliens de 2020 et 2021. Le gouvernement de transition à Bamako s’est progressivement éloigné de certains partenaires occidentaux, notamment la France, tout en renforçant ses liens avec d’autres puissances comme la Russie.
La suspension de la coopération antiterroriste pourrait avoir des conséquences importantes pour la sécurité régionale, dans la mesure où la France occupe depuis longtemps un rôle central dans la formation, le renseignement et le soutien aux opérations au Sahel. Cette rupture pourrait compliquer la lutte contre les groupes djihadistes dans une zone déjà fragilisée.
Paris exige la libération immédiate de son ressortissant, soulignant que la détention viole les normes diplomatiques internationales.
Bamako n’a pas encore officiellement confirmé dans les détails les motifs exacts de l’arrestation, ni les conditions dans lesquelles les accusations ont été déposées. Le Mali, pour sa part, a dénoncé des ingérences étrangères et revendiqué sa souveraineté face à ce qu’il perçoit comme une pression diplomatique.

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