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Brigitte Macron née « homme »: l’homme derrière la fake news rompt le silence

Depuis 2021, une rumeur aussi grotesque que tenace circule : Brigitte Macron serait née homme, sous l’identité de Jean-Michel Trogneux. Cette théorie sans fondement, devenue virale sur les réseaux sociaux, refait surface cette semaine, relancée par un entretien accordé au magazine Society par Xavier Poussard, figure de proue de la complosphère française.

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La Première dame de la France Brigitte Macron à l''Elysée le 12 mars 2024 @AFP _ JULIEN DE ROSA
La Première dame de la France Brigitte Macron à l''Elysée le 12 mars 2024 @AFP _ JULIEN DE ROSA
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Le personnage, longtemps resté discret, revendique aujourd’hui son rôle dans la propagation de cette rumeur infondée. Dans un récit qui oscille entre justification confuse et défiance revendiquée, Poussard se présente en pourfendeur de la « vérité officielle », sans toutefois apporter l’ombre d’un élément probant.

L’interview, largement commentée, illustre une dérive désormais familière: la transformation d’une fausse information en phénomène médiatique, à coups d’algorithmes, de hashtags et d’indignation.

La rumeur naît en 2021 sur Facebook, propagée par deux femmes convaincues d’avoir découvert un « secret d’État ». Très vite, le hashtag #JeanMichelTrogneux inonde X (ex-Twitter).

Le 1er novembre de la même année, il devient viral, atteignant des dizaines de milliers de partages. Derrière cette mise en scène numérique, une mécanique bien huilée : allégations sans preuves, confusion entre faits et croyances, et une cible facile, la Première dame.

Face à l’emballement, Brigitte Macron réagit. En février 2022, elle saisit la justice aux côtés de sa famille. L’objectif: mettre un terme à une diffamation qui dépasse l’atteinte à sa personne pour flirter avec la transphobie la plus crue.

Le président Emmanuel Macron, lui, dénonce publiquement cette offensive. « Ils ont du caramel dans la tête », lâche-t-il, visiblement excédé, à l’occasion de l’inscription de l’IVG dans la Constitution.

Le procès des deux femmes à l’origine des publications s’est tenu le 18 juin 2024, devant le tribunal correctionnel de Paris. Jugées pour complicité de diffamation publique, elles ont été condamnées à 500 euros d’amende avec sursis, et à verser 13 000 euros de dommages-intérêts à la famille Macron, dont 5 000 euros au frère de Brigitte Macron, Jean-Michel Trogneux celui-là même qu’elles prétendaient voir en elle.

Les réseaux sociaux et l’atteinte à la dignité

Derrière ce feuilleton numérique, c’est toute une époque qui se lit en filigrane. Une époque où l’anonymat des réseaux, l’érosion des repères factuels et la viralité incontrôlée dessinent un terrain fertile pour les récits les plus farfelus. Et où l’atteinte à la dignité se dissimule souvent derrière les oripeaux de la liberté d’expression.

L’affaire Trogneux, aussi absurde soit-elle, révèle une réalité bien moins risible: celle d’un climat de suspicion entretenu par une frange du web, prompt à substituer l’opinion au fait, et la fiction à l’enquête.

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