La polémique autour de l’existence juridique du Parti du renouveau démocratique (PRD), après sa fusion avec l’Union progressiste (UP), continue d’animer l’actualité politique au Bénin.
Intervenant sur Guérite TV Monde, l’analyste politique Dr Paul-Marie Houessou a pointé du doigt la responsabilité du ministère de l’Intérieur dans cette affaire, tout en appelant à un examen objectif des faits.
Selon lui, l’attention semble être focalisée à tort sur Me Adrien Houngbédji, ancien président du PRD, alors que le ministère chargé des partis politiques aurait failli à son rôle. Il estime que Me Houngbédji, en exposant les irrégularités liées à la non-dissolution du PRD, a surtout mis en lumière les carences administratives de l’État.
Dr Houessou s’interroge sur l’absence de sanction envers le ministre de l’Intérieur, Alassane Séidou, qu’il considère comme principal responsable de ce qu’il qualifie de dysfonctionnement.
L’analyste rappelle que cette affaire intervient peu après une autre polémique impliquant le même ministère, concernant l’enregistrement du parti Le Libéral, qui a conduit à l’incarcération de Richard Boni Ouorou. Il évoque ainsi une répétition de situations où les procédures d’enregistrement des partis politiques posent problème, suggérant une inégalité de traitement entre formations proches de la mouvance et partis d’opposition.
Dr Houessou affirme que la démarche de fusion entre le PRD et l’UP n’a pas respecté l’ensemble des étapes prévues, notamment la tenue d’un congrès de dissolution pour chaque formation. Il souligne que l’obtention du récépissé provisoire puis définitif pour l’Union progressiste le Renouveau (UP-R) n’aurait pas dû précéder ces formalités, indispensables selon lui pour valider légalement une fusion.
S’exprimant sur la réaction du gouvernement, Dr Houessou a rejeté l’argument du porte-parole de l’exécutif, Wilfried Léandre Houngbédji, qui évoque une décision de la Cour constitutionnelle comme base juridique de la fusion. Il estime que cette position ne saurait remplacer les exigences de procédure imposées aux partis politiques. Pour appuyer son propos, il utilise la métaphore du mariage religieux sans signature du registre civil, pour illustrer une union non formellement reconnue.
Selon lui, tant que les congrès de dissolution n’ont pas eu lieu, ni le PRD ni l’UP ne peuvent être considérés comme disparus. Il appelle ainsi à une évaluation sérieuse du rôle joué par le ministère de l’Intérieur dans ce processus, et considère que le ministre devrait tirer les conséquences de ce qu’il juge être une série de défaillances administratives.
Enfin, Dr Houessou estime que la réponse institutionnelle à la lettre de Me Adrien Houngbédji permettra de déterminer clairement qui est en déphasage avec les textes. Il invite à une gestion plus rigoureuse et équitable des affaires publiques, dans le respect des règles démocratiques.