Affaire du « complot » en Tunisie : un procès en appel menacé de nouveau report
En Tunisie, le procès en appel de l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État » s’ouvre ce 17 novembre 2025. L’audience pourrait à nouveau être reportée : les accusés refusent de comparaître par visioconférence, une procédure imposée par la justice pour des raisons de sécurité.

En avril, ce méga-procès avait abouti à la condamnation de 37 personnalités à des peines allant de 4 à 66 ans de prison. Parmi elles, l’opposant Jaouhar Ben Mbarek, condamné à 18 ans, est en grève de la faim depuis le 29 octobre.
Hospitalisé à deux reprises en quelques jours, il serait « très affaibli », selon sa sœur Dalila, qui a annoncé sa nouvelle admission à l’hôpital dans un message publié sur Facebook le 16 novembre. Le détenu avait déjà été transféré une première fois après quinze jours de jeûne et une agression dans sa cellule.
C’est dans ce climat que doit se tenir l’audience en appel, souligne son avocate, alors que Human Rights Watch dénonce un contexte de répression accrue. Quatre autres détenus auraient entamé une grève de la faim en soutien à Jaouhar Ben Mbarek. La direction des prisons dément et assure qu’aucun prisonnier n’est en grève, précisant que tous font l’objet d’un suivi médical.
Le 15 novembre, devant le Parlement qui examine la loi de finances 2026, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, a réitéré son soutien à l’administration pénitentiaire. Elle a affirmé que « tout détenu a le droit d’observer une grève de la faim », tout en assurant qu’aucune n’était en cours dans les établissements pénitentiaires et en niant toute violence exercée contre les prisonniers.

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