Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : le procureur met en garde les influenceurs contre les dérives en ligne
À moins d’un mois de l’élection présidentielle, les autorités judiciaires ivoiriennes durcissent le ton face aux débordements sur les réseaux sociaux. Le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar, a rencontré, jeudi 26 septembre, les influenceurs, blogueurs et administrateurs de sites afin de les sensibiliser aux risques liés à leurs publications sur Facebook et WhatsApp.

« Nous sommes dans une période sensible pour l’État, qui est notre pays, la Côte d’Ivoire », a déclaré le magistrat, debout selon le protocole de sa fonction. Devant près d’une centaine de participants réunis dans un hôtel d’Abidjan, il a annoncé une intensification des mesures répressives contre les discours haineux, la désinformation et les contenus illicites diffusés en ligne. « Nous allons passer à un niveau supérieur », a-t-il averti.
Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par une multiplication de publications problématiques sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.
Le procureur a insisté sur la responsabilité légale des gestionnaires de plateformes numériques. « Un directeur de publication, un administrateur de site, est responsable du contenu qu’il met à la disposition du public », a-t-il rappelé, en s’appuyant sur l’article 103 de la loi sur la presse.
Jusqu’ici, seules les personnes à l’origine des publications étaient poursuivies. Désormais, les responsables de pages ou groupes pourront aussi être inquiétés s’ils laissent circuler des messages illicites. « Si vous ne jouez pas votre rôle en supprimant ou en bloquant certaines publications, la justice poursuivra à la fois l’auteur et l’administrateur pour complicité », a-t-il averti.
Interrogé sur l’usage de WhatsApp, qui concerne environ 70 % de la population, selon un participant, Koné Braman Oumar a précisé que la messagerie n’échappe pas à la surveillance judiciaire. « Tant que c’est un réseau social, la répression est possible », a-t-il expliqué, invitant les utilisateurs à signaler les fausses informations circulant dans leurs groupes privés.
Enfin, le procureur a rappelé que la loi sur la cybercriminalité, révisée en 2023, a durci les sanctions applicables. Les propos à caractère raciste ou xénophobe sont désormais passibles de 10 à 20 ans de prison ferme, tandis que la diffusion d’injures via un système d’information peut entraîner des amendes de 5 à 20 millions de francs CFA.

Commentaires