Le ministre conseiller aux infrastructures et au cadre de vie, Jacques Ayadji, a livré une réponse musclée aux critiques du parti d’opposition Les Démocrates sur le coût jugé excessif de la route Sèmè-Podji- Porto-Novo.
C’était ce mardi 3 juin lors d’une conférence publique tenue au ministère des Affaires étrangères à Cotonou. Tout est parti d’un post Facebook de Guy Mitokpè, Secrétaire national à la communication du parti ‘‘Les Démocrates’’, qui ironise: « Un km d’autoroute à plus de 6 milliards de FCFA au Bénin… c’est la route du ciel ? »
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue et à laquelle Jacques Ayadji a vivement répliqué: « Ce n’est pas Guy qui va parler d’infrastructure. (…) Il ne sait pas de quoi il s’agit. »
Coût d’un kilomètre : une équation technique
Lors de sa conférence, Ayadji a fermement contesté la pertinence du raisonnement basé sur un simple coût par kilomètre. « Quel débat peut-on avoir avec quelqu’un qui pense que le coût au kilomètre est une valeur pertinente ? »
Le ministre conseiller explique que les contraintes techniques varient selon les sections: zones marécageuses, excavations profondes, remblais complexes… autant de facteurs qui alourdissent la facture.
Il cite en exemple les 3 kilomètres de zones marécageuses sur le tracé, nécessitant des travaux lourds de terrassement et de remblayage. « Peut-être que si eux, ils viennent au pouvoir, ils vont construire une route sur le matériau qu’on est en train d’évacuer, et la route ne va pas durer. »
Le coût des ponts, l’oubli majeur ?
Concernant la construction du pont à l’entrée de Porto-Novo, critiquée par Les Démocrates comme un prétexte budgétaire, Jacques Ayadji est catégorique: « Dire que la route coûte 15 milliards/km en divisant 150 milliards par 10 est une erreur grossière. »
Selon lui, plus de 50 milliards sont alloués à la construction de deux ponts de 402 mètres de long, incluant la démolition d’anciens ouvrages, un chantier particulièrement coûteux. Le futur pont permettra le passage des bateaux entre le Nigéria et le Bénin, renforçant la connectivité régionale.
Enfin, Jacques Ayadji a exprimé sa volonté d’un débat de fond sur les questions d’infrastructures: « Je suis désespérément à la recherche de contradicteur, mais je n’en trouve pas. Le peuple en a besoin », a-t-il fait savoir.