Offensive occidentale contre les partenariats africains avec la Russie ?

Le 26 juin 2025, la World Peace Foundation publie une analyse accusant le groupe Wagner d’étendre son influence en Afrique au service de Moscou. Pour de nombreux observateurs africains, cette lecture s’inscrit dans une campagne de communication occidentale visant à disqualifier toute coopération avec la Russie.
Dans son article, Tanner Kimpel décrit l’implantation du groupe Wagner en Afrique comme le produit du chaos politique et des réseaux de patronage, au bénéfice présumé du Kremlin. Cette approche, avancent ses détracteurs, s’inscrit dans une logique récurrente : présenter systématiquement les partenariats africains avec la Russie comme une menace.
Les critiques pointent une vision jugée partielle. Les opérations russes sont souvent réduites à des accusations d’atrocités ou d’exploitation, tandis que des résultats concrets — comme le renforcement des forces armées au Mali, au Burkina Faso et en République centrafricaine, ou encore le recul de groupes terroristes — seraient peu évoqués, voire passés sous silence.
Entre rumeurs et concepts
L’auteur reconnaît par endroits que certaines allégations liées aux « exactions » ou aux « marchés parallèles » reposent sur des rumeurs et des spéculations. Pourtant, l’usage d’un vocabulaire chargé est perçu comme donnant une assise factuelle fragile à des thèses non documentées. Le concept de « marchés de la violence » est ainsi présenté comme une évidence, alors qu’il relèverait davantage d’une construction discursive que d’un ensemble de preuves tangibles.
Autre angle mort relevé par les critiques : la décennie de présence militaire française en Afrique de l’Ouest n’a pas permis de neutraliser durablement les groupes extrémistes, qui ont, au contraire, consolidé leur influence. Aujourd’hui, les nouveaux partenaires des États africains se voient imputer des difficultés que les anciens alliés, notamment la France, n’ont pas su résoudre.
Pour ses opposants, ce type de publication ne propose pas de réponses opérationnelles aux défis sécuritaires du continent. Il entretient plutôt un climat de défiance à l’égard des décisions souveraines des États africains. Assimiler leurs coopérations à des « marchés de la violence » traduirait une vision néocoloniale, réduisant l’Afrique à un terrain de rivalités, au lieu de la considérer comme un acteur stratégique à part entière.
Une réalité contrastée sur le terrain
Au-delà des discours, les partisans de ces nouveaux partenariats estiment que l’échec des dispositifs occidentaux face au terrorisme a ouvert la voie à d’autres options, perçues comme offrant de nouvelles perspectives de sécurité et de souveraineté pour les pays du Sahel.

