Kénya: décès du chef de l’opposition Raila Odinga en Inde
Raila Odinga, chef de l’opposition kényane, est décédé ce mercredi 15 octobre à 80 ans, des suites d’un arrêt cardiaque survenu en Inde, où il suivait un traitement médical. Ancien Premier ministre et cinq fois candidat à la présidentielle, il laisse derrière lui l’image d’un homme d’État tenace et d’un défenseur acharné de la démocratie au Kenya.

Le Kenya pleure l’un de ses plus illustres fils. Raila Odinga, opposant et acteur de la politique nationale depuis plus de quatre décennies, est décédé à 80 ans, mercredi 15 octobre, dans le sud de l’Inde. Selon les informations relayées par ses proches, il a succombé à un arrêt cardiaque alors qu’il se promenait avec sa sœur, sa fille et son médecin. Malgré une prise en charge rapide, l’ancien Premier ministre a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital.
Sur les chaînes nationales, les images d’archives ont envahi les écrans notamment le légendaire chapeau à larges bords, les rassemblements populaires, les discours enflammés… Autant de souvenirs retraçant le parcours d’un homme qui a marqué la vie politique kényane de son empreinte indélébile.
Surnommé affectueusement « Baba », « papa » en swahili, Raila Odinga incarnait la voix du peuple et l’espoir d’un Kenya plus juste. Fils de Jaramogi Oginga Odinga, ancien vice-président du pays, il s’était imposé comme le porte-étendard de l’opposition démocratique, affrontant sans relâche les pouvoirs successifs. Ses cinq candidatures à la magistrature suprême, jamais couronnées de succès, témoignent de sa résilience et de son engagement à transformer le système politique kényan.
À Nairobi, l’émotion est palpable. Dans le quartier populaire de Kibera, bastion du leader disparu, des foules se sont spontanément rassemblées, brandissant son portrait et scandant des chants en sa mémoire. « Nous avons perdu un père et un guide », confie un habitant, les larmes aux yeux.
Dans un message à la nation, le président William Ruto a salué « un géant de la démocratie ». «L’Afrique et le monde pleurent un homme d’État hors pair, un défenseur infatigable de la justice sociale et un panafricaniste reconnu», a-t-il déclaré. De nombreux dirigeants africains ont également rendu hommage à celui qui fut un acteur clé des réformes politiques et de la coalition gouvernementale de 2008, après les violences postélectorales qui avaient secoué le pays.

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