L’université de Harvard vient de remporter une bataille judiciaire d’importance. Ce jeudi, la juge fédérale Allison Burroughs a suspendu temporairement une décision controversée de l’administration Trump interdisant l’inscription d’étudiants étrangers dans l’établissement.
Le 22 mai 2025, la certification de Harvard pour l’accueil d’étudiants internationaux est révoquée par le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Un coup dur pour l’université emblématique de Boston, déjà en tension avec la Maison-Blanche.
Le lendemain, Harvard réplique en justice, intentant une action contre l’administration Trump, accusée de mesures discriminatoires et arbitraires à visée politique.
Le 23 mai, la juge Burroughs rend une première décision en urgence: une ordonnance restrictive temporaire est émise, gelant l’application de la nouvelle politique et réinstaurant temporairement le statu quo.
Ce jeudi 29 mai, lors d’une audience décisive, la juge a prolongé la suspension, précisant qu’elle resterait en vigueur jusqu’à la présentation d’une proposition conjointe des deux parties. Une ordonnance finale sera ensuite rendue.
Le document juridique présenté au tribunal par le ministère de la Justice, daté du 28 mai, informe que l’administration Trump accorde à Harvard 30 jours pour contester officiellement la mesure.
Mais cette affaire n’est que l’épisode le plus récent d’un long bras de fer entre Harvard et la Maison-Blanche. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a multiplié les pressions contre l’université, considérée par les Républicains comme un bastion idéologique de la gauche universitaire américaine.
Pressions financières et menaces politiques
Harvard a notamment subi le gel de plusieurs milliards de dollars d’aides fédérales après avoir refusé certaines réformes imposées par l’exécutif. L’université est aussi menacée du retrait de son statut d’exonération fiscale et des enquêtes administratives répétées, visant à fragiliser sa gouvernance sont initiées.
Plus récemment encore, le président Trump a déclaré vouloir limiter à 15 % la proportion d’étudiants étrangers à Harvard. Il a également exigé la transmission de la liste nominative de tous les étudiants internationaux inscrits.
Cette escalade marque un tournant préoccupant dans les relations entre le gouvernement fédéral et les grandes institutions académiques du pays. Harvard, longtemps perçue comme une forteresse du progressisme, devient la cible privilégiée d’une stratégie politique visant à reprendre le contrôle des bastions culturels et intellectuels.