Guinée : le chanteur Élie Kamano dénonce l’enlèvement de ses enfants
En Guinée, le chanteur de reggae Élie Kamano a affirmé, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, que deux de ses enfants âgés de 14 et 16 ans ont été « enlevés » dans la nuit du 15 au 16 novembre à son domicile, en banlieue de Conakry.
Exilé depuis un an pour ses prises de position pro-Alliance des États du Sahel (AES) et ses critiques envers la junte, l’artiste accuse directement le président de la transition, Mamadi Doumbouya, d’être responsable de cet enlèvement. Apparaissant le visage fermé et le ton grave, Élie Kamano déclare que ses deux enfants, un de ses neveux et son frère, gendarme, ont été emmenés par des hommes cagoulés en pleine nuit. « Toute personne qui ose s’opposer à ce régime : si vous ne pouvez pas l’atteindre, vous vous attaquez à sa famille », affirme-t-il, avant d’interpeller Mamadi Doumbouya : « Ramenez mes enfants, ils n’ont rien à voir avec mon combat. »
Cette affaire intervient alors que plusieurs cas d’enlèvements ou de disparitions signalés concernent des opposants, journalistes ou membres de la société civile. Le cas du journaliste en exil Mamoudou Babila Keïta, dont le père a été enlevé fin septembre, reste notamment sans réponse.
L’enlèvement présumé de mineurs a suscité une forte indignation dans l’opinion guinéenne. L’opposant Cellou Dalein Diallo et le candidat à la présidentielle Faya Millimono ont rapidement réagi. Fin septembre, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, avait fait état d’au moins dix personnes dont le sort demeure inconnu après leur arrestation par les forces de sécurité en Guinée, appelant les autorités à les libérer.
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