Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé mercredi 28 mai devant le Parlement qu’Israël avait éliminé Mohammed Sinwar, l’un des principaux commandants militaires du Hamas à Gaza, dans le cadre de la guerre qui dure depuis désormais 19 mois.
« Nous avons chassé les terroristes de notre territoire, pénétré de force dans la bande de Gaza, éliminé des dizaines de milliers de terroristes, et éliminé Mohammed Sinwar », a déclaré le chef du gouvernement israélien.
Selon des sources médiatiques israéliennes, une frappe ciblée de l’armée aurait visé Mohammed Sinwar le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza. Il était notamment le frère cadet de Yahya Sinwar, ex-chef suprême du Hamas, lui-même tué en octobre 2024.
Yahya Sinwar était considéré par Israël comme l’architecte principal de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a marqué le point de départ de cette guerre sanglante.
Mohammed Sinwar était présenté par plusieurs analystes comme le chef opérationnel des Brigades al-Qassam, la branche armée du Hamas. Sa mort représente une nouvelle perte majeure pour la structure dirigeante du mouvement islamiste palestinien, largement décimée par les frappes israéliennes depuis le début du conflit.
Néanmoins, malgré l’intensité des opérations, le Hamas conserve encore un contrôle partiel sur certaines zones du territoire gazoui, notamment dans le nord et l’est de l’enclave. Le groupe maintient également en captivité plusieurs dizaines d’otages israéliens, capturés lors de l’attaque du 7 octobre, et continue à mener des attaques ponctuelles contre les forces israéliennes.
La mort de Mohammed Sinwar pourrait avoir des répercussions diplomatiques importantes, en particulier sur les efforts de médiation menés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar pour obtenir un cessez-le-feu et un accord de libération des otages. En tant que chef militaire en poste, Sinwar aurait été un acteur clé de toute négociation sécuritaire ou militaire du Hamas.
Israël, pour sa part, maintient fermement sa ligne: la guerre ne cessera qu’avec la libération de tous les otages et l’éradication du Hamas, soit par son désarmement, soit par son exil.
Né en 1975 à Khan Younès, dans un camp de réfugiés urbain, Mohammed Sinwar appartenait à une famille palestinienne ayant fui les territoires devenus Israël en 1948. Très tôt engagé dans la mouvance islamiste, il rejoint le Hamas peu après sa fondation à la fin des années 1980, dans la foulée de la première Intifada.
Il gravit progressivement les échelons de la branche armée jusqu’à devenir membre du haut commandement interarmées, proche du chef militaire emblématique Mohammed Deif, tué lui aussi dans une frappe israélienne en 2024.