Le 30 juin 2025, Baltasar Ebang Engonga, ancien directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et figure influente du régime, a comparu devant le tribunal de Malabo pour l’ouverture de son procès. Arrêté en septembre 2024, il est poursuivi pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et abus de pouvoir. Cela fait dix mois qu’il est détenu à la prison de Black Beach, dans le cadre de cette affaire retentissante.
Le dossier, porté par le parquet, repose sur de lourdes accusations . Le haut fonctionnaire, Baltasar Ebang Engonga est soupçonné d’avoir utilisé sa position à la tête de l’ANIF pour transférer des fonds publics vers des comptes privés, et en s’adonnant à une gestion opaque des ressources de l’État. Le parquet a requis jusqu’à 18 ans de prison contre l’ancien directeur de l’ANIF et certains de ses coaccusés, dont plusieurs femmes également mises en cause dans ce dossier. Son procès s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu, cinq mois après l’éclatement d’un scandale d’une tout autre nature, celle de la fuite massive de sextapes personnelles, le montrant dans des situations intimes avec plusieurs partenaires – dont des proches de hauts responsables – parfois jusque dans des locaux officiels.
La diffusion virale de ces vidéos, en novembre 2024, avait provoqué un véritable séisme politique. Les autorités avaient immédiatement réagi en mettant des restrictions sur le débit Internet pour limiter la propagation des images. Elles ont aussi annoncé de sanctions par le vice-président Teodoro Obiang Mangue à l’encontre de plusieurs fonctionnaires, et le déploiement d’un programme de caméras de surveillance dans les ministères et tribunaux. Baltasar Ebang Engonga avait, lui, été limogé par décret présidentiel, alors que la pression médiatique et institutionnelle s’intensifiait.
Âgé de 47 ans, neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Baltasar Ebang Engonga appartient à l’un des clans les plus puissants du pays. Malgré la gravité de la crise et la suspicion généralisée, il n’est aujourd’hui jugé que pour des faits de corruption financière. Les éléments à caractère sexuel, qui ont tant ébranlé l’opinion, n’apparaissent pas dans l’acte d’accusation. Il avait été acquitté en 2025 dans ce dossier à caractère privé car le tribunal n’ayant pas établi l’absence de consentement.