Invité de l’émission De Vous à Nous, diffusée sur Peace FM, le maire de Porto-Novo, Charlemagne Yankoty, est longuement revenu sur la crise qui secoue l’Union Progressiste le Renouveau (UPR), née de la fusion politique entre l’Union Progressiste et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) de Me Adrien Houngbédji.
Alors que les dissensions internes menacent aujourd’hui l’équilibre de cette alliance, l’édile de la capitale béninoise s’est voulu à la fois lucide et conciliateur. Rappelant les liens historiques et identitaires profonds entre Porto-Novo et le PRD, Charlemagne Yankoty a tenu à souligner l’impact psychologique et symbolique d’un éventuel éclatement de la coalition :
« Je ne rêve pas de voir un divorce. Toute rupture affecterait l’unité du parti, mais aussi l’image même des Porto-Noviens et Porto-Noviennes. »
Dans un contexte où des tensions se cristallisent autour de divergences de positionnement et de leadership au sein de la mouvance présidentielle, le maire a mis en garde contre la tentation de faire de cette crise un règlement de comptes politique. Selon lui, au-delà des ambitions, c’est la parole donnée qui vacille :
« Cela donne l’impression que l’homme de Porto-Novo n’a pas de parole. C’est ce qui me gêne profondément. »
Une crise de confiance plus que d’idéologie
L’élu municipal a également condamné les attaques verbales dont a été la cible Me Adrien Houngbédji après ses déclarations du 3 février dernier, en rappelant que ces propos ne sauraient engager formellement l’ensemble du parti. Il a appelé les uns et les autres à la retenue, et à éviter les confusions :
« L’UPR et le BR sont de la même mouvance, mais ce sont des adversaires politiques. Il ne faut pas mélanger les choses. »
Pour Charlemagne Yankoty, les responsabilités dans cette crise sont partagées, et une introspection s’impose de part et d’autre. Il plaide pour un retour à la confiance et au dialogue, plutôt que la déchirure :
« Ma prière, c’est qu’on trouve une solution et que la paix revienne. »
Un départ du PRD ? Une hypothèse redoutée mais assumée
Évoquant l’hypothèse d’un retrait du PRD de la fusion, le maire de Porto-Novo n’a pas exclu une adaptation des militants à ce nouveau contexte, tout en déplorant la fragilité des engagements pris :
« Nous sommes un peu désemparés. On ne s’y attendait pas. Mais on saura s’adapter. »
Alors que l’échéance présidentielle de 2026 se profile, cette fracture au sein de l’UPR pourrait avoir des répercussions électorales sensibles, notamment dans le département de l’Ouémé, bastion historique du PRD.
Le message de Charlemagne Yankoty résonne ainsi comme un avertissement et une main tendue : apaiser les tensions, restaurer la cohésion et éviter que les querelles partisanes ne compromettent l’avenir politique d’une coalition en perte de cohérence.