Invité sur Guérite TV, Jacques Ayadji, président du parti Moele-Bénin, est revenu pour la première fois sur la crise qui secoue le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R).
Un sujet qu’il confesse avoir volontairement évité jusqu’ici, par respect pour Maître Adrien Houngbédji, figure historique de la scène politique béninoise.
« Je n’ai pas voulu parler de cette crise parce que Houngbédji a l’âge de mon père. Je dois tourner plusieurs fois ma langue avant d’opiner, pour ne pas donner l’impression d’un enfant mal éduqué », a-t-il confié ‘.
Malgré cette retenue, Jacques Ayadji admet que l’ampleur du débat public autour de cette affaire l’oblige à prendre position. Il dit prier que ses mots ne soient pas interprétés comme de l’irrespect.
Ce qui préoccupe Jacques Ayadji, c’est avant tout la dimension morale et juridique que soulève cette crise. « Ce dossier me rend triste. Cela pose un véritable problème éthique. C’est comme si le PRD faisait un aveu public d’avoir contourné la loi », a-t-il affirmé.
Pour lui, les déclarations selon lesquelles le PRD aurait fusionné avec l’UP tout en continuant d’exister posent un sérieux paradoxe. « On ne peut pas dire qu’on a fusionné sans avoir disparu. Or, la charte des partis politiques interdit formellement toute alliance lors des législatives. »
Selon Jacques Ayadji, l’Union Progressiste le Renouveau ayant participé aux élections de janvier 2023 et obtenu des sièges validés par la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) et la Cour constitutionnelle, elle est donc juridiquement un parti à part entière, et non une alliance. « L’UP-R n’est pas une coalition. Dès l’instant où elle a été validée et a remporté des sièges, elle existe comme entité unique. »
Il s’interroge alors sur la légitimité des arguments évoqués concernant l’absence de congrès de dissolution du PRD et de l’UP : « On ne peut pas fusionner deux entités qui n’existent pas. Si le PRD avait tenu son congrès de dissolution, il ne serait plus en mesure de fusionner. »
Pour Jacques Ayadji, il n’y a plus de doute : à partir du moment où l’UP-R est allée aux élections et que les institutions ont validé sa participation, l’Union Progressiste et le PRD sont réputés dissous, que cela ait été formalisé ou non.