Souleymane Koné Kamaraté alias Soul To Soul, ex-chef de protocole de Guillaume Soro a été condamné à 5 ans de prison le mardi 10 juin 2025 au tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Il est poursuivi pour son implication dans l’affaire de la résidence de Marcory et dans les crises post-électorales.
Après plusieurs années de rebondissements judiciaires, Souleymane Koné Kamaraté, plus connu sous le nom de Soul To Soul, a été condamné ce mardi 10 juin 2025 à cinq ans de prison, assortis de cinq millions de francs CFA d’amende et cinq années de privation de ses droits civiques et politiques.
L’ancien proche collaborateur de Guillaume Soro, figure emblématique de l’opposition ivoirienne, a toutefois échappé à une incarcération immédiate, la peine n’étant pas assortie de mandat de dépôt.
Le verdict a été rendu dans le cadre de l’affaire de la résidence de Marcory résidentiel, un dossier explosif où Guillaume Soro alors président de l’Assemblée nationale occupait une résidence transformée, selon les accusations, en un centre névralgique de « complot contre l’État ».
Une grâce présidentielle
En 2024, le Président de la République, Alassane Ouattara, a accordé la grâce présidentielle à 51 personnes civiles et militaires, dont Soul to Soul condamnées pour des infractions commises lors des crises post-électorales ou pour atteinte à la sûreté de l’État.
Cette décision présidentielle intervient dans un contexte de volonté affichée de consolidation de la paix nationale, à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.
Elle concerne également d’anciens hauts responsables militaires, tels que Dogbo Blé Brunot, Gnatoa Katet Paulin et Kassé Kouamé Jean Baptiste, tous impliqués dans les crises post-électorales ou poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’État.
Soul To Soul, du silence carcéral à l’ombre politique
Condamné une première fois en juin 2021 à 20 ans de prison ferme pour complot et tentative de déstabilisation, Soul To Soul avait vu sa figure s’estomper au fil des années. Chef de protocole, homme de confiance et proche de Guillaume Soro, il incarnait une frange du pouvoir aujourd’hui marginalisée mais encore influente dans certaines sphères de l’opposition.
Avec cette nouvelle peine réduite à cinq ans sans mandat de dépôt, le sort de Soul To Soul symbolise à la fois la complexité de la réconciliation ivoirienne et les subtils équilibres politiques préélectoraux.