Le débat autour d’une éventuelle loi d’amnistie pour des figures de l’opposition, dont Joël Aïvo et Reckya Madougou, refait surface au Bénin.
Invité ce dimanche 15 juin 2025 sur Eden TV, le député Orden Alladatin, président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale et membre de la majorité présidentielle, a réagi aux appels formulés par le parti Les Démocrates en faveur de la relance d’une proposition de loi spéciale d’amnistie.
Selon l’élu de l’Union progressiste le renouveau (UPR), cette initiative relève davantage d’une stratégie de communication que d’une démarche parlementaire concertée. Il reproche aux instigateurs du texte de n’avoir engagé aucune discussion préalable avec les groupes parlementaires de la majorité.
« L’opposition n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale. Elle demande, face aux caméras, au président de l’Assemblée d’inscrire une loi à l’ordre du jour, alors qu’il n’y a eu aucune concertation avec nos groupes, ni avec quiconque », a-t-il déclaré.
Le député a rappelé que la Commission des lois avait déjà examiné et rejeté cette proposition en janvier 2024, évoquant des insuffisances sur le plan technique. « Le texte déposé était mal structuré et mal formulé. Une loi a une portée générale ; elle doit répondre à certaines exigences de forme et de fond », a-t-il précisé.
Orden Alladatin a également rappelé la position du chef de l’État, qui s’était prononcé contre une grâce présidentielle. Pour lui, les partis de l’opposition tentent de faire croire que la majorité refuse l’idée d’une loi d’amnistie, dans le but de susciter un effet d’annonce et de faire pression sur l’opinion publique.
La relance de ce dossier par l’opposition remet néanmoins sur la table la question de l’apaisement du climat politique, dans un contexte marqué par les préparatifs des élections générales prévues pour 2026.
Espérons que l’opposition parlementaire fera les démarches de discussion avec les autres groupes parlementaires et qu’une autre monture de la loi sera faite pour la décrispation de la tension politique.