À moins d’un an des élections générales de 2026, le Bénin fait appel à une expertise internationale pour garantir la transparence et la fiabilité de son processus électoral.
Quatre spécialistes venus de la République Démocratique du Congo (RDC), de la France et du Togo ont été officiellement retenus pour auditer le fichier électoral national, une démarche saluée comme un gage de crédibilité et d’ouverture.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt n°0018/COPIL/PDT/SPM, lancé le 2 juin 2025 par le Comité de Pilotage de l’Audit du Fichier Électoral (COPIL). L’objectif: recruter des experts de haut niveau dans quatre domaines stratégiques: droit électoral, démographie-statistique, biométrie et systèmes d’information pour examiner en profondeur la conformité du fichier électoral béninois.
Un processus rigoureux de sélection
Entre le 18 et le 25 juin, la commission d’évaluation, présidée par Raoul Hyppolite d’Almeida et composée de Kassimou Chabi, Mounirou Bachabi et Moudassirou Bachabi, a analysé 32 dossiers (31 candidats individuels et un bureau d’études, BECI). Au terme des délibérations, quatre experts ont été sélectionnés. Il s’agit de Ronsard Malonda Ngimbi (RDC), juriste électoral reconnu, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de son pays; Karine Sahli Majira (France), démographe-statisticienne, spécialiste des bases de données électorales et des projections démographiques ; Fabien Marie (France), expert en biométrie, ayant travaillé sur des systèmes électoraux en Afrique de l’Ouest ; Pama Alfa (Togo), ingénieur en systèmes d’information, avec une longue expérience dans les technologies électorales.
Ces experts ainsi sélectionnés sont chargés d’évaluer l’intégrité, la fiabilité et l’exhaustivité du fichier électoral conçu par l’agence nationale d’identification des personnes (ANIP). Ils devront notamment vérifier l’authenticité des données, la conformité des procédures d’enregistrement, et identifier d’éventuelles anomalies ou doublons.
Leur mission est d’autant plus stratégique que le fichier électoral servira de base aux élections générales prévues en 2026, couvrant aussi bien les élections législatives que la présidentielle. Pour les autorités béninoises, cette démarche vise à renforcer la confiance des citoyens et des acteurs politiques dans les résultats issus des urnes.
La décision du Bénin de s’ouvrir à des compétences internationales indépendantes témoigne d’un engagement en faveur de la transparence électorale et de la bonne gouvernance. Elle s’aligne sur les recommandations formulées par plusieurs partenaires techniques et financiers, qui appellent régulièrement à une gestion rigoureuse et inclusive des processus électoraux sur le continent.
Il faut aussi souligner que le processus de l’audit du fichier électoral en vue des élections générales de 2026 est une exigence de l’opposition béninoise notamment du parti Les Démocrates.
Les résultats de l’audit sont attendus dans les semaines à venir, et devraient être rendus publics afin d’éclairer l’opinion sur l’état du fichier électoral national.