Une semaine après avoir annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2026 au Bénin, Daniel Edah est revenu, à travers un entretien sur le service public, sur les fondements de son annonce. Et le candidat déclaré mise sur une vision longuement mûrie plutôt que sur les calculs politiques immédiats. Il défend une approche fondée sur le projet, et non sur la quête des parrainages, et appelle à un sursaut collectif pour réconcilier ambition politique et utilité nationale.
Invité sur les antennes de Bénin TV, Daniel Edah a officiellement confirmé sa candidature à l’élection présidentielle de 2026. L’ancien fonctionnaire international, figure bien connue du paysage politique béninois, entend porter un projet de transformation économique et sociale, qu’il défend depuis près d’une décennie. Face à la journaliste Bio-Maman, il a tenu à clarifier sa démarche en mettant en avant une « vision claire » plutôt qu’une obsession du parrainage.
« Avant le parrainage, il faut une vision », a insisté Daniel Edah. Pour lui, le contexte politique actuel, structuré autour de trois grands blocs, ne saurait empêcher un citoyen de faire entendre sa voix. « Depuis 2014, nous défendons un Bénin économiquement prospère et socialement stable, dans une Afrique bien intégrée », a-t-il rappelé avant de déplorer une politique trop souvent réduite à des enjeux de pouvoir plutôt qu’à des projets de société.
Avant d’en arriver au parrainage, les blocs vont choisir leur candidat. Sur quelle base ? Celui qui dit qu’il est porteur d’un projet pour le pays doit commencer par s’annoncer. Sauf si vous me dites que les blocs vont choisir sans tenir compte de la capacité réelle des prétendants à apporter des solutions aux problèmes du moment. Et j’en profite pour dire à tous les jeunes Béninois — du moins ceux qui sont plus jeunes que moi et les gens de ma génération : ne vous laissez pas bloquer par des systèmes qui anéantissent la créativité. Pour l’instant, nous ne sommes pas encore au dépôt des candidatures.
Selon lui, le premier pas pour toute ambition présidentielle doit être une proposition concrète pour le pays. « Un candidat qui a tous les parrainages mais aucune vision est inutile pour ce pays », a-t-il lancé. Il appelle les jeunes et les acteurs politiques de sa génération à ne pas se laisser enfermer dans des logiques de système ou de codes électoraux restrictifs.
Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Pour être candidat, il ne suffit pas de ramasser des parrainages. Le premier pas, c’est d’avoir une vision : où veut-on emmener le pays ? Et la vision que porte Daniel Edah ne date pas de 2024, année où le code a été modifié, ni même de 2019. C’est depuis 2014 que nous parlons de notre vision d’un Bénin économiquement prospère et socialement stable, dans une Afrique bien intégrée et en plein essor. …, vous voulez me dire que dès qu’un code arrive et qu’on met des barrages, Edah doit se taire et ne plus jamais parler de sa vision parce qu’un code est venu ?
Interrogé sur l’absence d’un parti politique clairement déclaré pour soutenir sa candidature, Edah a répondu avec prudence. Il affirme faire partie du cadre de concertation des forces politiques de l’opposition, mais garde volontairement le flou sur ses alliances. « Je tends la main à tous les élus, de la mouvance comme de l’opposition. Le Bénin a besoin de réconciliation et de rassemblement. »
Sur la question du calendrier, Danieh Edah affirme avoir « un agenda et personne ne le brusquera. » Pour l’instant, dit-il, le moment est à l’explication du projet, à la mobilisation autour de la vision. « Ceux qui n’ont pas de vision veulent que nous parlions de parrainage. Moi, je parle de transformation économique, d’investissements, de création d’unités de production dans les 77 communes. »
Et ce que je propose, c’est un Bénin économiquement prospère et socialement stable, dans une Afrique bien intégrée et en plein essor. C’est quoi, un Bénin économiquement prospère ? C’est un Bénin attractif pour les investisseurs nationaux et étrangers. C’est un pays de services, destination privilégiée des multinationales qui choisissent de s’y implanter pour conquérir le marché sous-régional. C’est un Bénin qui passe de l’économie de consommation à l’économie de production, avec des unités de production et de transformation dans chacune de nos 77 communes, afin de doter nos économies locales de leur indispensable colonne vertébrale.
Quant aux critiques qui jugent sa démarche irréaliste, voire déconnectée, Daniel Edah assume pleinement sa stratégie, car insite t-il, « les grandes réalisations ont toujours commencé par des rêves. »
Je ne peux pas me lever comme ça et dire que je suis candidat si je ne sais pas où je vais et comment j’y vais. Mais permettez que je ne vous dise pas, au moment que vous voulez, ce que vous voulez entendre.
En choisissant Bénin TV, service public, pour sa première sortie médiatique après sa déclaration de candidature, Daniel Edah entend aussi afficher un respect des institutions et de l’État. « Nous ne pouvons pas prétendre vouloir gouverner ce pays et refuser l’invitation du service public. Mais cela ne signifie pas que nous devons tout dévoiler dès maintenant », a-t-il conclu.
