L’affaire de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et abus de fonction impliquant neuf anciens responsables de l’ORTB (Office de radiodiffusion et télévision du Bénin) a repris ce mardi devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Le dossier, suspendu depuis janvier 2024 pour complément d’instruction, est à nouveau à l’agenda de la juridiction spéciale.
Selon les informations rapportées par Le Matinal, l’audience du jour a permis de revenir sur les déclarations antérieures des accusés. Sur les neuf prévenus, sept avaient nié en bloc les faits, tandis que deux avaient reconnu uniquement les détournements de fonds.
Lors de cette reprise, le président de la Cour a rappelé les grandes lignes des premières auditions, avant de donner la parole aux prévenus. L’ancien chef du service finance et comptabilité de l’antenne régionale de l’ORTB à Parakou a notamment livré de nouvelles déclarations, apportant des éléments complémentaires qui pourraient peser dans la balance.
L’affaire, qui remonte à plusieurs années, jette une lumière crue sur la gestion interne de la télévision nationale à une certaine époque. Elle met en cause des pratiques présumées de détournements systématiques, de collusions internes et d’un usage illicite de fonds publics destinés à la bonne marche du service audiovisuel public.
Une gestion qui interroge
Plus largement, ce dossier relance le débat sur la redevabilité des gestionnaires publics au Bénin et sur l’efficacité des mécanismes de contrôle interne dans les établissements étatiques. La CRIET est désormais chargée de faire toute la lumière sur les responsabilités individuelles et les éventuelles complicités.
L’audience se poursuit. Le ministère public devrait formuler ses réquisitions dans les prochains jours, avant que la défense ne fasse valoir ses arguments. Le pays, de son côté, attend les conclusions de cette affaire qui pourrait faire date.