Laurent Gbagbo : « C’est la bagarre, donc on va se battre » (vidéo)
Écarté de la liste des candidats retenus pour la prochaine élection présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI), l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a vivement réagi devant ses partisans. Lors d’un meeting le 07 juin à Port-Bouet, il a dénoncé une « insulte » à son honneur et une tentative manifeste d’exclusion politique. À 80 ans, il refuse de se laisser marginaliser.

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« On a publié une liste sur laquelle il n’y a pas le nom de Gbagbo Laurent », a-t-il lancé, visiblement remonté. Selon lui, son éviction s’appuie sur des accusations infondées de détournement. « Je ne suis pas un voleur. Et ceux qui ont fait la liste savent que je ne suis pas un voleur », a-t-il martelé.
Pour l’ex-chef de l’État, cette décision n’a aucun fondement juridique. Il y voit une provocation et une manœuvre délibérée pour l’écarter du jeu politique, au même titre que d’autres figures comme Guillaume Soro également absentes de la liste. « Comme ils veulent qu’on se batte, on va se battre », a-t-il prévenu, affirmant que cette lutte sera menée au nom de l’honneur et de la justice.
« Ils m’ont cherché, ils m’ont trouvé. C’est la bagarre, on se battra jusqu’au bout. »
Dans un discours mêlant colère et détermination, Gbagbo a fustigé ce qu’il considère comme une volonté d’humiliation orchestrée par le pouvoir en place. « Tu me trouves en Côte d’Ivoire et tu veux me piétiner en Côte d’Ivoire ? Ça ne peut pas se passer comme ça », a-t-il lancé, rappelant les combats de ses ancêtres contre les colons français et les nazis pour illustrer sa propre résilience. « Je sais recevoir les coups, mais je sais en donner », a-t-il prévenu.
Face aux critiques sur son âge et sa légitimité, il a revendiqué son expérience et sa fidélité à ses convictions politiques, n’hésitant pas à revenir sur la crise post-électorale de 2010-2011 pour contester la légitimité du pouvoir issu de cette période.
Non au quatrième mandat
Laurent Gbagbo s’en est également pris à l’idée d’un quatrième mandat présidentiel, visant sans le nommer Alassane Ouattara. Il a dénoncé un détournement de l’esprit de la Constitution, censée limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. « Tu veux faire ton 4e mandat ? Est-ce que trop n’est pas trop ? », a-t-il interrogé, rejetant un « droit foireux » utilisé pour contourner les règles à chaque révision constitutionnelle.
S’adressant à la jeunesse, il a appelé à la mobilisation, estimant que le combat à venir sera inévitable. « Soyez prêts pour la bagarre. Ils veulent la bagarre, on va faire la bagarre », a-t-il lancé. Il a souligné la nécessité de choisir avec intelligence le moment et les modalités de l’action car « On ne donne pas les coups n’importe quand ni n’importe comment. »
Enfin, l’ancien président a esquissé sa vision d’une Côte d’Ivoire plus juste, avec une éducation gratuite, un accès équitable aux soins et une véritable justice sociale. Il a dénoncé les pressions judiciaires sur ses partisans et la détention d’opposants, qu’il considère comme des signes inquiétants d’un autoritarisme grandissant.

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