Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, a été transféré en urgence à Bruxelles le 21 juin dernier pour recevoir des soins médicaux spécialisés. Son départ s’est déroulé dans la discrétion la plus totale, à l’aube, à bord d’un avion médicalisé spécialement affrété. L’opération, pilotée par Dimitri Mozer, consul honoraire de Centrafrique en Belgique et proche du chef de l’État, a été organisée dans un contexte de grande sensibilité.
La situation s’est précipitée après que l’état de santé du président s’est brusquement dégradé lors d’une réunion à Bangui. De retour à son domicile de Boy-Rabe, les symptômes se sont aggravés, poussant son médecin personnel à recommander une évacuation rapide vers l’Europe selon La Lettere du Contient. Initialement, un arrêt à Alger avait été envisagé, mais le choix s’est finalement porté sur Bruxelles, où le président est actuellement pris en charge à l’hôpital Delta, un établissement réputé pour ses soins intensifs. À ses côtés, selon la même source, se trouvent son médecin, sa seconde épouse Tina Touadéra, ainsi que Dimitri Mozer. Plusieurs collaborateurs, dont son directeur de cabinet, lui ont rendu visite depuis son admission. Son état s’est stabilisé, mais il devra rester hospitalisé au moins une semaine.
À Bangui, cette absence prolongée à la tête de l’État suscite une vive inquiétude, notamment à l’approche de l’élection présidentielle prévue dans quelques mois, dans un climat politique et sécuritaire déjà tendu. La crainte d’une possible vacance du pouvoir est palpable, d’autant que le président, connu pour sa méfiance envers les cadres hors de son cercle familial, laisse planer l’incertitude sur l’organisation de la gouvernance. Une poignée de fidèles, parmi lesquels le ministre de la Défense, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, s’efforcent de gérer la transition en attendant son retour.
Ce situation intervient également alors que Faustin-Archange Touadéra vient de signer à N’Djamena un accord avec des chefs de groupes armés pour tenter de sécuriser le processus électoral. Malgré l’affaiblissement de l’opposition politique, celle-ci continue de contester la légitimité d’un troisième mandat. Sur le terrain, la menace des groupes armés demeure réelle, particulièrement dans un contexte marqué par le retrait progressif des mercenaires de Wagner et la perspective d’une implication accrue d’Africa Corps, soutenue par Moscou.